Maman, je suis un arc en ciel dans un monde gris.

Tu es née ici, au travail de papa et maman, tu as vécu ici. Tes parents n'ont pas toujours pus s'occuper de toi, ils devaient a tout pris sauver des gens, des malades ayant besoin d'eux. Au final toi aussi tu aurais eu besoin de cette attention, tu aurais aimé qu'ils te regardent, qu'ils se rendent compte de ta présence. Du moins tu l'aurais espéré. Tu n'as connus que l'hôpital et l'école. Tu ne haïs pas leur lieu de travail, tu ne détestes pas ces gens malades, tu as même appris à les aimer, tu viens ici tous les jours depuis toujours, comme un rite sans aboutissement, comme si c'était les patients ta véritable famille et c'est un peu le cas. Les morts qui s'accumulent, la peine que cela engendre, puis on s'habitue, on n'est plus sensible à la mort où on dissimule la peine, on la cache sous un tas de couleur, sous un arc-en-ciel.

Déjà très jeunes tu marchais dans ces couleurs avec ces enfants malades, tu observais ces visages éteint de sens, ces morts pas bien mort, Parce que oui, il y a un moment ou les êtres vivants sont déjà morts de l'intérieur. Tes amis étaient des malades, les phrases comme « Tu as de la chance », « Tu ne peux pas comprendre », « J'aimerais être toi » la jalousie à l'état brute, c'est normal. Tu as la santé, ces hommes, ces femmes, ces enfants ne l'ont pas. Ils ont la mort. Seulement tu aurais aimé leur dire que toi aussi tu es jalouse, que toi aussi tu aimerais être malade, que tu aimerais que papa et maman s'occupe autant de toi. C'était égoïste, alors tu n'as jamais rien dit. Quelque part sous ces couleurs, sous cette énergie, sous la fumer qui parfois émane de tes lèvres... Toi aussi, tu es morte. Ton cœur à une fêlure, beaucoup de cicatrice et un trou béant.

Tu ne sais plus combien de fois, combien de personnes sont mortes en face de toi, combien de cadavres tu as pu regarder, combien de larmes tu as essuyées. Les infirmières, elles te connaissent « ah tu es la fille des Lia ! » Avec ses cheveux là, cette dégaine, ces couleurs, comment t'oublier ? Alors, tu as aussi quelques amis à l'extérieur, mais tu ne l'es à connus qu'ici. Tu n'es pas une enfant sage et pourtant en te regardes ont peu le croire. Tu n'es jamais malade, jamais enrhumé. Tu es en pleine santé, comme si le monde autour de toi s'accaparer toue les maladies du monde pour que tu ne puisse pas être « la patiente de Docteur Lia » Puisque être leur fille ne suffit pas pour attirer leur attention.