étang noir

doni n'a pas eu le temps de se trouver un but dans sa vie, alors il tourne en rond aujourd'hui dans cet hôpital, son gouffre comme il l'aime à l'appeler. il sait qu'il crèvera entre ces murs, seul enfin peut-être qu'au fond il est persuadé de cette fatalité. tout ce qui l'importe c'est de ne pas souffrir.
je ne vais pas vous parler de ses parents, deux hippies bien trop occupés à ne pas se soucier des détails qu'ils en ont oublié leur propre fils. ce serait battre le feu encore chaud. sans parler des bleus qui ont jonchés son corps durant son enfance, certaines plaies ne se cicatrisent pas. pupille de la nation. alors doni,  il préfère qu'on évoque cette fameuse tante darcy, celle qui a voulu l'adopté pendant un temps, y'avait toute la pitié du monde quand elle le regardait. il ne pouvait pas supporter ça, il avait plus envie de se pendre que de sentir des yeux humides sur son histoire. oui, a sept ans doni avait déjà des pensées bien macabres, il avait le don de fuir tout ce qui lui était bénéfique. tante darcy n'a pas insisté, mais elle se donna pour mission d'aller lui rendre visite souvent, et lui envoyer de l'argent. il en a profité doni, et comme chaque oiseau tombé trop vite du nid, il a merdé. grave. il a voulu jouer les gros bras, et il a fini par trouver ce qui lui convenait le mieux. la petite gorgée piquée dans la bouteille du surveillant est devenu le raz de marée de sa vie. la tise est devenu son quotidien, sa seule raison de vivre, jusqu'au comas. sauf que doni, il ne fait jamais les choses à moitié, il a réussi à se massacrer le foie et sa gorge la brûlée pendant plusieurs jours. voilà comment il est arrivé ici.

contrairement à tous ces voisins de chambre, doni il s'en ai toujours voulu d'être arrivé ici, par ses propres conneries. il va finir sa vie dans cette fatalité. doni n'a jamais pensé que ses troubles de la personnalités l'avaient envoyé dans cet hôpital, car pour le moment, il ne s'en rend pas compte. ne sait pas qu'il est plus qu'un bientôt greffé. il est dans le délire, même si son sevrage aurait du l'aider à retrouver ses esprits. alors, son médecin à décidé de le garder, trop dangereux pour le monde qui l'entoure. et puis, il doit attendre ce rein non mutilé, un rein propre qu'il trouvera dans le corps d'un autre, une personne qui elle, n'a rien demandé. sauf qu'au fond, doni a peur de se faire opérer, la douleur le terrifie malgré l'image qu'il peut renvoyer, il est pétrifié. donc il gagne du temps, souhaite décéder avant l'intervention, ses troubles ne semblent pas s'atténuer au contraire, mais c'est lui qui se fait tout ça lui-même, il veut perdre la partie bien avant de la gagner, pour de bon.  

en attendant, il a sa chambre attitrée depuis des semaines, personne ne veut le laisser sortir et puis il irait où de toute façon. doni sort de sa chambre pour les rendez-vous médicaux, peut se déplacer facilement,
mais putain qu'est-ce qu'il est blanc, un vrai cadavre.