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 purple rain (doni)

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jihane
jihane

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MessageSujet: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyMar 6 Juin - 21:11


    Jihane bouscule, effleure le corps de l’autre et s’excuse. Son sac flotte contre ses hanches, besace trop larges pour sa vie trop étroite. Enfant frêle, oiseau squelettique dont la poitrine se distingue à peine sous son tee-shirt trop large. Elle traverse le couloir en prenant soin d’attacher ses cheveux, pas parce qu’elle trouve ça jolie, seulement parce que ça lui fait paraître un peu plus que son âge. Qu’elle ressemble moins à une enfant. Ou à un de ses « patients ». Dans le couloir, y a quatre chaises qui encadrent la porte de son bureau à Jihane. Quatre chaises vides, ça arrive souvent. Ils (eux, les autres, ceux qu'on enferme pour ne pas voir les problèmes au dehors) préfèrent ne pas venir, oublient à causes des médicaments qu’ils ingurgitent. Dans le fond ça la met hors d’elle Jihane. Filer de la merde pour endormir les maux. Tuer la maladie en dévorant le corps. Mais Jihane quand elle est en colère, elle dit jamais rien. Elle dessine dans les coins de ses cahiers pendant les réunions d'équipe. Elle fait semblant de pas entendre. Parce qu'on risquerait de l’entendre à son tour si elle avait des choses à dire.
    Alors dans le couloir de l’hôpital, Jihane ne dit rien, elle pousse la porte du bureau. Son bureau. Un espace qui n’a rien d’elle malgré les dessins d’enfants accrochés aux murs. Des couleurs, partout. Des bonhommes aux bras difformes dessinés aux feutres. Pas de fenêtre, dans son aile de l’hôpital, les murs sont dépourvus de lumière naturelle. Ça donnerait peut-être envie aux gens de s’enfuir. Mais pas a elle, pas à Jihane. Drôle d’oiseau, elle les aime bien, sa cage et ses fous comme disent les gens à l’extérieur.

    Il ne lui faut pas longtemps pour entendre du bruit au dehors. Elle sait qu'il est là, il vient toujours, mais pas forcément à la bonne heure. Jihane elle a déjà lu ses notes à son sujet plusieurs fois, c'est pas faute. Pas faute de vouloir en tirer quelque chose, des bribes d'histoire qu'il laisse filer. Mais elle n'insiste pas. C'est son chemin à lui. Son boulot à elle, c'est de tendre la main, parfois. Alors elle se lève, poupée au visage pâle, dont le sourire vient pourtant fendre les lèvres opaline. Jihane comme un soleil, un truc qui brille, un peu. Une lumière qui vient faire chier avec ses questions à la con. Mais c'est sa place, sa branche à elle. « on y va ? » qu'elle dit en le regardant. On y va comme si elle allait l'amener quelque part. On y va comme une promesse. On y va pour la formule. A nouveau Jihane sourit. Enfant légère.

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Doni
Doni

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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyMar 6 Juin - 22:39


    Il ne devrait pas doni, il sait qu'il va se faire tacler si on l'voit fumer la Marie dans sa chambre comme ça. Pour le moment l'bon dieu lui a laissé la permission sans qu'il ne se fasse stopper, il est malin et bien trop nerveux pour résister à la tentation. Mais doni, il vous dirait que c'est pour se concentrer, qu'il sait mieux faire les choses, mieux parler quand il a ce goût dans la gorge, cette vermine dans les poumons. Et la, c'est l'heure où il en a le plus besoin. Il sait que c'est bientôt l'heure, mais il ne regarde pas sa montre mon l'instant. Son regard se perd sur la pluie dehors, les gouttes qui ruissellent le long de l'arbre devant, et l'odeur de l'herbe mouille qui retient ses narines. Il aime le spectacle, alors il s'pose sans gêne, la tête tombée sur son coude, la moue boudeuse et la joint aux lèvres. Oui, il a réussi à faire passer de l'herbe jusqu'à sa chambre, croyez-le c'est sûrement plus facile qu'en prison. Il n'aime pas qu'on lui dise ce qu'il doit faire, malheureusement ici, c'est comme ça tous les jours de sa foutue vie, alors il enfreint la règle, celle de sa santé. Si c'est pas l'foie qui le perdra, ce seront ses poumons, l'un ou l'autre. Il se décide enfin à sortir de sa cage, éteint son néon méticuleusement avant de passer le pas de la porte. Ses mains se glissent dans ses poches, la tête baissée, il se pose mille questions avant de se diriger vers les bureaux, ceux que tous veulent éviter. Doni, il se décide à y aller, mais pas pour les bonnes raisons. Aujourd'hui, il a réussi à se sentir bien, herbe thérapeutique, peut-être qu'aujourd'hui il se révélera de la meilleure de ses multiples facettes, qui sait. Blanc comme un linge, il se plante devant la porte. Elle ouvre avec ce sourire calé sur les lèvres, madame, mademoiselle. Elle a pas l'âgé d'être ici, elle prends le risque de se confronter à des jeunes comme elle. Il est admiratif et en même temps, la trouve complètement inconsciente.  « je vois que je suis le seul à vouloir de votre compagnie » il n'a pas de filtre doni, elle doit le savoir depuis ces quelques fois où elle l'a questionné. Il entre dans la salle, fermant la porte derrière lui. « désolé du retard », il est polie, mais c'pas anodin, il n'est pas comme ça avec les infirmières qui viennent le voir, l'emmerder. Doni reste debout, tourbillonne dans la pièce et regardant aux murs. Tourne autour du pot pour gagner du temps. « vous êtes jolie aujourd'hui » il la regarde, finit par s'asseoir sur la chaise devant elle, un léger sourire en coin.

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jihane
jihane

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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyMer 7 Juin - 21:45

    La psychanalyse c’est la science de ceux qui ne savent pas quoi faire de leur vie. En quelque sorte. Pas besoin d’études, pas besoin de diplôme. Seulement besoin de problèmes, d’une marque noir dans le cœur, d’un nuage de fumée à l’intérieur du ventre. Alors Jihane à sa manière, elle a apprit à souffler la fumée, pour pouvoir ensuite montrer aux autres comment faire à leur tour. Respirer fort, puis retenir son souffle. Elle est l’enfant au milieu des enfants, l’adulte qui ne l’ai pas vraiment au milieu des adultes en devenir brisés par les accidents ou par la vie. Elle aime ça. D’une certaine manière, c’est sa place à elle aussi. Dans l’ouverture de la porte, elle hausse les épaules avec légèreté, amusée par son constat. Il a raison, ils sont peu à venir la voir. L’équipe de l’hôpital a elle toute seule s’interroge encore sur la présence de Jihane : pourquoi soigner les maux par les mots, quand on a le saint médicament ? Alors il la laisse parler parce que c’est bien vu, d’avoir un psy de l’équipe. On peut dire la voix chevrotante que « oui oui, on a embauché quelqu’un ». Quelqu’un pour pas grand-chose. Quelqu’un parce qu’on ne prononce pas le noms de ces charlatans rémunérés pour faire raconter les gens. « vous aurez l’amabilité de continuer de venir dans ce cas. Si personne ne veut de ma compagnie, je risque de perdre mon poste ». Redevenir une enfant alors. Perdre le statut sociétal, le but. Perdre son identité, en redevenant Jihane et plus seulement « madame » ou « la psy ». Jihane qui n’existait enfant que par son corps de moineau, devrait composer avec le fait d’être devenu adulte, mais surtout de ne plus savoir où aller. Sa mère continue de l’appeler « jiji-jolie ». Alors Jihane répond de moins en moins au téléphone quand elle appelle. C’est pas ça sa vie. Sa vie c’est le reste, le dehors, les grands espaces. Sa vie c’est de vivre. Alors il la raccroche à sa réalité, s’excuse pour son retard, et Jihane qui s’apprêtait à s’asseoir relève le regard, croise le sien un instant. Il dégage quelque chose de bon, quelque chose de bien, ce qu’il lui laisse rarement percevoir. Doni plein de couleurs, jusqu’à la prochaine vague de noir. Elle s’installe sur un des fauteuils disposé dans la pièce, juste en face de celui habituellement utilisé par les usagers du service, puis attrape un stylo avec lequel elle griffonne quelques informations dans le coin supérieur d’une feuille blanche. Elle note rarement des choses, mais il est réputé en transmission d’équipe pour ses changements d’humeurs violents. C’est pas qu’elle l’ai vu, elle, violent. Mais aujourd’hui, l’animal montre patte blanche. L’animal danse entre les quatre murs, mais Jihane ne fait pas attention à lui, le stylo entre les doigts, elle fait tourner les pages de son calepin pour situer la fin du dernier rendez-vous. Sauf qu’il parle, encore. Qu’il s’assoie et sourit, comme si ses mots étaient anodins. Ils ne le sont pas. Ils viennent cogner contre sa poitrine à Jihane. Lui dire que non d’abord, elle n’est pas jolie. Puis interroger d’un murmure, d’un « ah oui ? ». Foutue poitrine. Assise dans le fauteuil, Jihane se redresse, lève le regard puis le reporte sur ses papiers. Gagne du temps à son tour. Cherche ses mots, ou peut-être une réponse. Sa main vient gllisser dans ses cheveux, gamine gênée, et finalement, elle relève la tête, peut être un peu plus brusquement. « vous avez réfléchi depuis la dernière fois ? Il me semble que vous vous étiez arrêté à votre tante... » Elle tourne les pages. « darçy c’est ça ? Nous pourrions peut-être… » Alors qu’elle lève une nouvelle fois le regard Jihane, elle croise le sien. Deux yeux immenses et bruns qui dénotent d’expressions sur son visage au teint cadavérique. Deux yeux qui racontent, et qui aujourd’hui semblent loin, ailleurs. Mais bien, vraiment bien. « vous avez l’air ailleurs aujourd’hui... »
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Doni
Doni

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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyJeu 8 Juin - 10:24


    Elle semble s’interroger et lui, il en profite. Il sait le faire doni, jouer au plus malin, exercer ses talents de manipulation à tout va. La plupart du temps quand il vient la voir, c’est qu’il se sent bien, ne s’est pas levé du mauvais pied ou n’est pas renfrogné à l’idée de parler. Au fond, elle est la seule à essayer de cerner ce que lui-même ne comprends pas. Alors il vient aux rendez-vous, quand il est apte, quand il le veut. Savoir qu’il possède une porte ouverte est agréable, ce qui est soulant ce sont les questions insistantes, les « vous allez bien ? » ou encore « expliquez le fond de votre pensée ». Il pense doni, mais sans analyser, ça l’énerve de devoir s’expliquer sur ce qu’il ne maitrise pas. Il n’est pas docile doni, ne veut pas de conseils qu’il ne désire pas entendre, prends les mots comme ils viennent, souvent au premier degré et s’exaspère d’un rien. Il se sent bien  à l’instant T, mais l’est-il réellement ? Ça se voit sur son visage, malgré les marques de fatigue et de maladie, ce foie qu'il sent se désintégrer dans son corps et tous les spasmes qui vont avec. Madame ne le regarde pas, ne fait pas attention à ses pas de fauves qui trépignent dans la pièce. Doni tente de se faire entendre, de lui faire lever les yeux vers elle en lui lançant ce compliment. Elle veut l’entendre répéter ? Le questionne pour de vrai. Il a le regard fier, capte enfin ce qu’il cherche et toute la situation se tourne vers lui, enfin. Côté égoïste de la bipolarité, il n’est pas ici pour parler chiffon, mais qu’elle s’intéresse à lui, qu’elle regarde à travers la douleur, qu’il ne soit pas juste un malade. Doni veut juste un instant partir de ce monde hospitalier, échapper aux médocs et autres ateliers, au bloc et au jour J qui ne cesse de se rapprocher. Madame tourne ses pages, retourne le sujet sur darcy, la fameuse darcy. Un léger rire s’échappe de ses lèvres, cette bonne vieille darcy, femme dévouée qui a finalement abandonné. « Je n’ai pas grand-chose à ajouter vous savez » il pense ; du moment qu’elle continue à remplir mon compte en banque, je la respecterais. Doni s’est déjà demandé comment serait sa vie si ses parents biologiques l’avaient élevé, mais avec n’importe quelle hypothèse, il trouve toujours le moyen de terminer celle-ci par une catastrophe. Alors il a arrêté d’y penser, s’occupe de lui avant tout. C’est peut-être ça son plus gros problème, il a surement besoin d’un but, d’une raison de se lever, mais est-il capable d’assumer un tel projet ? Une personne en particulier ? Sans la désintégrer ? Ça fuse encore dans sa tête, il réfléchit trop, mais se repose vite sur le regard de son interlocutrice et sa remarque. Ailleurs, lui ? toujours. « Il y a quelque chose que j’ai du mal à comprendre, comment faites-vous pour évacuer tous les soucis dont on vous parle ? Ça ne vous prend pas la tête tout ça ? » Se prendre dans la gueule tous les problèmes des autres, c'est sûrement pas facile à digérer, c'est une énigme d'être aussi distant avec tout ça pour lui.

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jihane
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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyJeu 8 Juin - 18:40

    Personne n’a jamais dit de Jihane qu’elle était douée pour quelque chose. Piètre danseuse, mauvaise en arithmétique. Pourtant, elle était douée depuis toujours, sans que personne ne le voit. Douée comme personne pour se créer des bulles, des espaces clos dans sa tête pour enfermer les choses qui bousculent, les idées noires. Elle avait cette légèreté qui discordait tant avec madame sa mère et son triste regard. Elle était légère, des bulles de questions plein la tête, jusqu’à ce que sans qu’elle ne s’en rende compte, elles disparaissent. C’est encore ce qui se passe aujourd’hui, Jihane enferme les problèmes (les siens et surtout ceux des autres) dans des bulles. Certaines s’effacent et disparaissent. D’autres au contraire se font plus insistante, plus prégnante. Il est des bulles qui viennent parfois cogner contre les parfois de son crâne la nuit. Elle s’est déjà réveillée à cause de Doni. Mais aujourd’hui il n’a pas grand-chose à ajouter. Alors Jihane referme les pages de son cahier qu’elle vient déposer sur ses genoux après avoir pris soin de s’installer en tailleur sur son fauteuil. Elle s’accroche au regard qu’il lui donne. Elle pourrait jouer à la psy, lui demander ce qu’il entend par soucis, si lui même considère qu’il a des « soucis » ? On répète souvent la nécessité de ne pas mêler le professionnel et l’intime, de garder ses distance. C’est pourtant ce qu’il lui demande, d’une certaine manière, de faire un pont. Alors elle se tait un instant, le regard perdu dans le sien, l’âme ailleurs, en quête d’une bonne réponse ou juste d’une réponse instinctive. Celle de la tête ou celle du cœur. Elle referme son cahier qu’elle vient tenir contre sa poitrine. « Vous aimez la musique Doni ? » qu’elle dit. « Moi oui, je joue du piano depuis longtemps. » Réponds sans répondre Jihane. Sois évasive, ne te dévoile pas trop. Soit professionnelle, applique toi à être froide. Sauf qu’elle n’est pas vraiment comme ça. Jihane elle sourit et dit bonjour aux passants, elle attend pour tenir la porte à celui qui vient ensuite, elle laisse sa place dans les files de supermarchés. Alors elle voudrait lui dire, qu’elle a détesté Mozart et maudit Vilvaldi, qu’elle se surprend pourtant aujourd’hui à écouter. Que pour faire hurler sa mère et ses bonnes manières, elle a fait hurler dans les enceintes du rock bon marché. Pourtant, elle continuait à jouer du piano, histoire de ne pas garder totalement les pieds sur terre. Pour faire chanter les bulles. « Venez avec moi » qu’elle ajoute en se levant, attrapant sur le bureau son gilet laissé inerte jusqu’à présent. Elle se retourne pour s’assurer qu’il s’est lev à son tour, franchit le seuil de la porte. « Vous faites quoi vous, pour vous vider la tête ? »
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Doni
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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyVen 9 Juin - 15:44


    Doni hurle la nuit, crie la vie depuis des années, mais sans qu’on ne l’entende, persuadé d’être seul face à ses doutes, face à ses chutes. Pourtant il y a bien des gens pour lui ici, des bienveillants ou des plus éloignés, ceux qui mettent une barrière et ceux qui préfèrent en rigoler. On ne lui a jamais vraiment demandé son avis depuis qu’il est suivi par les blouses blanches, son état est bien trop en danger pour le laisser repartir seul, sans surveillance. Ils rajoutent aussi qu’il peut être un danger, pour lui-même, et ça il ne le croit pas, ne veut pas le voir. On peut être dérouté par ses sautes d’humeur, mais on ne peut pas avoir peur d’un mec qui est juste bouffé par ses humeurs. Ça le fait tomber doni, tomber encore plus dans ses frasques. Alors quand elle lui demande si il aime la musique, sur le coup il est surprit, ne sait pas quoi répondre, hésite. « La musique ? », ça fait bien longtemps qu’il n’a pas écouté un son juste pour le plaisir, ce n’est pas son premier geste quand il entre dans sa chambre, pas de playlist dans son téléphone non plus. En fait, il n’y connait rien, écoutait la radio dans sa voiture quand ça passait, sans vraiment écouter. « Ça dépend, mais je ne joue pas d’instrument » il hausse les épaules, soutien son regard vers son interlocutrice. Doni se surprend à penser qu’elle est vraiment jolie, prend le temps de l’observer depuis ces quelques minutes passées ensemble, inspecte l’aisance avec laquelle elle ne veut rien montrer, rien éprouver. Un métier que tu penses rude, trop pour lui qui a déjà beaucoup de mal à se confronter à sa propre réalité.  Elle se lève pour l’entrainer dans sa danse, son visage mime l’étonnement, où veut-elle l’emmener ? « La séance est déjà terminée ? », non pas qu’il ait d’autres choses à lui dire, en vrai il est plutôt à court d’idée, ne veut plus se dévoiler. Doni se lève machinalement, avant de l’entendre lui demander son plus grand secret. « Elle se vide elle-même, dans des cauchemars ». Il ne voit que ça pour lui répondre, que cette ultime échappatoire pour évacuer le mal qui l’incombe. Mais il a du mal à comprendre où est-ce qu’elle veut en venir, pourquoi sortir ? « Vous m'emmenez où ? » demande-t-il, doni s'étonne de réagir ainsi. Ce n'est pas la peur qui parle non, mais plutôt l'incompréhension.

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jihane
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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyVen 9 Juin - 21:38

    « Si vous voulez que la séance se termine, elle peut se terminer oui. » qu’elle dit Jihane en l’observant. Les premières fois, on se plante et on insiste, on interroge le patient, encore et encore, jusqu’à provoquer la crise. Elle l’a déjà fait Jihane. Pas avec lui. Elle le fait plus, parce qu’elle s’est rendu compte un jour qu’elle aussi détesterait qu’on la pousse trop. Et pourtant, au bord du précipice, alors qu’elle se refuse à l’y pousser, c’est lui qui y met un pied. Elle avait détourné le regard Jihane, pour chercher du regard son trousseau de clés, s’interrogeant sur la nécessité ou non de fermer la porte derrière eux. Mais il parle, et elle redresse le regard, dame sérieuse, qui pourtant n’a pas le réflexe de chercher son calepin des yeux pour y inscrire par la pensée le fait des cauchemars.Elle reste interdite. Un instant elle ne dit rien, laisse parler le silence. Un peu, et puis ça devient beaucoup. « Quel genre de cauchemars ? » qu’elle dit comme un murmure. Elle se tient immobile dans l’entre-bâillement de la porte, la poignée serrée au creux de la paume de sa main froide. Parce qu’elle ignore si elle doit s’engouffrer dans cette faille qu’il lui ouvre, ou si au contraire il lui jette de la poussière aux yeux. Parce qu'il parle de ses cauchemars à lui, qui la renvoie à ses cauchemars à elle. Elle en faisait Jihane, des cauchemars quand elle était ados. Des avec des enfants, pleins d’enfants. Puis plus rien. Des cauchemars pour mettre des mots sur les rouages de la tête. Il pourrait lui mentir, inventer. Mais il a l’air sincère, et ça la laisse sans voix. Alors il l’interroge sur la direction qu’ils prennent, et elle replonge dans la réalité. Finalement, elle croise son regard de chien vagabond et laisse échapper un sourire. « Ne vous inquiétez pas, si personne ne vient me voir dans ce bureau, ce n’est pas parce que j’enlève les gens. » Ses doigts lâchent la poignée de la porte restée ouverte. Elle s’accroche à son regard pour y chercher des éléments de compréhension. « Je voulais sortir, puisque vous n’aviez pas forcément l’air disposé à parler, et que par conséquence, je me voyais assez mal vous assaillir de questions. Maintenant si vous voulez rester, restons. » Choisis Doni. Jihane légère hausse les épaules. Les jardins de l’hôpital sont en fleurs à cette période de l’année , ça met des couleurs aux journées.

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Doni
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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyMar 13 Juin - 18:33

    Ses cauchemars se résument bien souvent à des hurlements, la tête à l'envers un début de soirée flamboyant qui se termine en course poursuite. Il court doni, toute les nuits et ça l'épuise. Sa tête bouillonne, le fait souffrir jusqu'à s'en arracher les cheveux, il sait que c'est pas sain, que c'est pas bien d'penser à des horreurs, ni souhaiter le malheur, mais il n'y peut rien. Les histoires dans ses rêves lui échappe, prenne le partie de vagabonder dans son esprit, sauf que doni prends ça trop à cœur, comme s'il ressentait ses nuits comme la vrai vie. Tous les matins, il se prouve qu'il est vivant, qu'son lit est bien réel et qu'il n'est pas immortel. Alors quand il lui parle de ça, il n'a pas vraiment l'impression que c'est une nouveautés, quelque chose qu'il doit avouer. Tout le monde rêve, tout le monde fait des sales choses dedans, mais apparemment ça interpelle madame, qui se bloque devant la porte et rétorque. « il se passe des choses inavouables dedans » il chuchote instantanément, comme un souffle dans sa nuque, l'envie de secret lui reprend. Ça veut tout et rien dire, elle peut tout et rien comprendre quand il dit ça, doni sourit, s'approche dangereusement de la psy sans vraiment s'en rendre compte. Il en sait rien si il souhaite aller dehors ou pas, il n'as plus tellement l'habitude de faire ce qu'il veut quand il le désire. Cette porte ouverte parait bien trop belle, c'est pas de la méfiance, juste un peu d'appréhension. Il sort le nez dehors de sa fenêtre habituellement, se balade rarement à l'extérieur et ça fait plusieurs semaines qu'il n'est pas allé en ville. « vous pouvez m'enlever moi, y'a personne qui le remarquera » haussement d'épaule, levé devant elle, jihane de son vrai nom. Il le sait, parce qu'il vient de le voir sur un papier dessus son bureau. C'est beau, il ne l'avait jamais entendu avant. Sans vraiment répondre, il ajoute dans la foulée « je vous suis »
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jihane
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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyMar 13 Juin - 20:41

    Elle dormait mal, Jihane, quand elle était adolescente. Elle dormait mal la nuit, parce qu’elle intériorisait le jour. C’est sûrement pareil pour lui. Elle s’en souviens, de sa mère debout dans la cuisine, de son regard creux, de ses yeux cernés de gris. Elle se rappelle parfaitement de ce sentiment d’avoir voulu disparaître, ne plus voir et ne plus être vu. Mais on lui demandait de sourire, de bien présenter à l’école. Bonne élève, jolie poupée, enfant promise. Fleur en bouton que les cauchemars ont finit par faire faner. Elle est devenu grise comme sa mère, et elle a arrêté de dormir la nuit. C’est pour ça, les échos quand il parle. C’est pour ça, parce qu’un jou à sa place à lui, on lui on demandé de raconter, de creuser les détails, de lire entre les lignes. Et dieu sait qu’elle a détester ça. Devoir livrer ce qui ne l’est pas. Le laid, le sale. La peur surtout. Et puis la voix du garçon, comme un souffle la ramenant à la réalité du bureau. Il murmure, se rapproche. Et Jihane se tend. Elle n’aime pas qu’il s’approche, parce qu’elle ignore ce que lui procure la proximité du corps d’un autre. Refus du sien, elle a éloigné celui des autres. Alors elle s’écarte, s’accroche à son regard, mais ne dit rien. Elle ne veut pas jouer à ça, parce qu’elle ne sait pas jouer à ça. Parce que Doni vient souvent. Parce qu’elle ignore quand il lui ment. Alors elle se décide à franchir la porte entre le bureau et le couloir. C’est elle qui a besoin de sortir, parce qu’elle a besoin de respirer. « Je ne doute pas de la capacité des infirmière à remarquer que vous n’êtes plus dans votre chambre. » Alors il sort à son tour, décidé à la suivre de ce qu’il dit, et Jihane referme la porte derrière lui. « Vous sortez parfois ? » qu’elle demande avant de s’éloigner dans le couloir, glissant les mains dans les poches de sa veste. « Je veux dire, vous ne restez pas tout le temps enfermé dans votre chambre ? » Elle sait parce que les infirmières en parlent en réunion, du Doni qui se terre dans sa chambre, qui les envoie balader. Mais c’est pour la forme, pour qu’il lui explique lui avec ses mots. En attendant, elle marche vers le monde au dehors.
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Doni
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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyMar 13 Juin - 21:37


    Il ne connaît pas les limites des autres et n'a jamais été très doué pour les déceler. Ce défaut ne l'a jamais empêché de tenter de s'approprier une place dans la vie des gens qui l'entoure, il fut un temps ou il était sociable doni, bien plus qu'aujourd'hui. Il cherchait l'approbation, aimait se sentir indispensable ou important, depuis qu'il est interné ici, il n'a pas seulement changé de personnalité, il a aussi décidé d'enterrer toutes les relations qu'il possédait. Ses amis devenaient de plus en plus rare, et depuis que le dernier à venir a décidé d'arrêter d'user de l'essence pour rien, doni a décidé de se terrer dans sa chambre. Quitte a être seul, autant l'être jusqu'au bout. Le fait de venir la voir dans son bureau est déjà une preuve immense de l'importance qu'il lui donne, fait qu'il ne reconnaitra probablement jamais. Il s'est posé la question plusieurs fois, si les autres n'y vont pas, il n'y a rien qui le force non plus. Doni s'est rapproché, sûrement trop près vu la réaction de madame, elle s'en va pousse la porte sans rien ajouter. Alors il s'écarte aussi, passe la main dans ses cheveux, presque gêné de ne pas la voir répliquer. Il touche un point sensible sans s'en rendre compte, s'étonne, pensant qu'elle aurait été plus curieuse que ça. Arrête ton numéro doni, ça ne marche pas. Pourquoi se comporte-t-il ainsi en sa présence ? Certainement car elle est la seule a lui accorder l'humanité qu'il a dénigré. Donc il se permet des choses, sûrement déplacé, mais il a l'impression de retrouver le doni d'avant, celui au charme incessant. Elle finit par lui balancer en pleine tête sa capacité à rester coller à sa chambre. Il fronce les sourcils en l'écoutant, pique qui le transperce en plein orgueil. « non, la preuve, je suis avec vous aujourd'hui », il tente de prendre du recul sans vraiment y arriver, tout en suivant le pas de jihane et ajoute dans la foulée « je n'ai pas envie de voir ce que je rate dehors ». C'est moche de penser ainsi, mais ce n'est pas de sa pitié dont il a besoin, juste un peu se sentir humain.

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jihane
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MessageSujet: Re: purple rain (doni)   purple rain (doni) EmptyMer 14 Juin - 21:52

    « Je vous parle d’être là où vous avez envie d’être, pas seulement de sortir pour donner du sens à mon métier. » Évidement Jihane, parce qu’il ne serait pas imaginable qu’il puisse être ici par envie plutôt que par contrainte, qu’il se soit dit, j’y vais parce que c’est elle et pas parce que j’ai rendez-vous. Alors tu parles Jihane, comme si tu y connaissais quelque chose, au fait d’être là où on a envie d’aller. Mais t’y connais rien, pas plus que lui sûrement. Tu restes enfermée dans un bureau, et quand tu rentres chez toi le soir venu, dans ton vrai chez toi, t’es juste bonne à te raconter des histoires. Découvrir qui on est, voilà chose difficile. Apprivoiser l’inconnue qu’on voit dans le miroir. Dessiner quelque chose qui n’appartient qu’a soit. Devant eux, Jihane pousse la double porte de l’hôpital, le genre lourde pour ses doigts de porcelaine, le genre qu’on a pensé pour rendre les espaces hermétiques. Alors elles se referment derrière eux, et Jihane s’immobilise, se posant devant lui, s’accrochant à son regard. Rater ce qu’il y a dehors. Ça pourrait faire bondir son cœur à Jihane, de l’entendre dire ça. Soit professionnelle que lui murmure la tête. Demande lui, creuse, va chercher le sens de ses mots. Mais le cœur hurle qu’il se trompe, qu’il doit voir, qu’il faut lui montrer. Le cœur se mêle de couleurs, se couvre de sentiments trop fort. Elle voudrait lui dire, que ce qu’il ne voit pas au dehors, c’est la vie. Que ce qu’il devine peut être derrière sa fenêtre close, c’est l’innocence, les odeurs de la terre, de la sueur, de la peau. L’appel du vent, la musique du silence. La détresse ou la joie, et puis aussi l’amour. Alors elle reste silencieuse, un moment, peut être trop. La sortie vers les jardins de l’hôpital n’est pas loin, elle pourrait lui montrer : l’herbe bien taillée, les fleurs fraîchement cultivées, des bancs qui sentent encore la peinture, et puis aussi les allées bien délimitées. Ils iraient dehors et il verrait dehors. Mais elle n’avance pas. « Vous le pensez vraiment ? » Oiseau fragile, elle reste droite dans son corps minuscule et frêle. Il est grand, elle n’y avait jamais vraiment fait attention. Et elle aime son regard. Il a un regard qui dit beaucoup et trop à la fois. « Peut être que vous ne ratez rien, que vous ne regardez juste pas là où il faut. Vous avez des gens, partout autour de vous, qui ne demande que ça, d’être vu. Est ce que vous les regardez Doni, vos voisins de chambre ? Les infirmières ? Sortir ce n’est pas juste être présent à un rendez-vous hebdomadaire fixé. » Elle se tait parce qu’elle sait qu’elle devrait se taire. « Sortir c’est prendre des risques ». Un instant, elle reste accroché à son regard brûlant de noir. Il est le charbon, il est incandescent. Elle sait qu’elle le risque d’y mettre le feu. « Sortez Doni, je vous attendrais dans mon bureau la semaine prochaine. J’espère que vous aurez des choses à me raconter ». Alors doucement, sur ses lèvres écarlates se dessine un sourire. Une sorte de promesse, un murmure. Elle sera là, comme chaque fois. Mais pas aujourd’hui, plus maintenant. Aujourd’hui elle glisse les mains dans les poches de sa veste, celle de l’hopital, pour réinstaller entre eux (peut être) la barrière de la profession. Elle sourit un peu plus, détache son regard du sien, et finalement se dégage de l’aura de son corps pour s’éloigner dans le couloir.
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