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 PLAIE A VIF (pan)

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amyr
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MessageSujet: PLAIE A VIF (pan)   PLAIE A VIF (pan) EmptyLun 5 Juin - 23:02


mes pas résonnent.
envie de tuer quelqu'un
(et de me tuer avec.)
c'est pas joli, tout ça,
ça me rappelle
la sensation de l'échec.
échec cuisant,
échec sans espoir
parce que c'est foutu
foutu depuis le début,
foutu sans issue.
j'ouvre la porte à la volée
ça sent la maladie, la maladie qui ronge
qui retourne les morts et enfonce les vivants
ça sent la fin du monde, l'agonie des songes
et ça m'rend dingue, ça m'retourne les sens.
pan ?? arrêt du cœur
en plein souffle
elle est allongée
fatiguée, tabassée, au bord du gouffre
et une seule question joue en boucle
dans ma tête d'adolescent lent à la détente
pourquoi. pourquoi ce silence.
pourquoi ces conneries.
pourquoi elle m'a rien dit.


♡ ♡ ♡
MACFLY
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Pan
Pan

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MessageSujet: Re: PLAIE A VIF (pan)   PLAIE A VIF (pan) EmptyMar 6 Juin - 1:05

y a des choses comme ça qui ne s'explique pas. ta maladie, tu l'expliques pas. à personne. tu ne saurais pas quoi dire de toute façon. alors tu ne dis rien. t'as pas envie des regards de pitié. t'as pas envie des questions stupides, pas envie de bafouiller pour te justifier. alors tu tiens bon, ton sourire soleil et ton rire étincelle. tu fais mine d'aller bien, d'aller mieux. t'es pas sûre que tu dupes qui que ça soit, mais ça marche sur toi. t'as l'impression que ça va. alors tu continues de t'enfoncer dans ton bonheur faussé.

y a tes mains qui tremblent, pan. c'est pas ta première fois et pourtant. pourtant, t'as le stress du premier jour qui envahit tout ton corps, qui prend place dans ton cœur. t'es congelée de l'intérieur. ça prend pas longtemps, en plus. vingt minutes à tout casser, le temps d'installer les perfusions et tout leur bordel. tu dépends de ces trucs tous les mois. et tous les mois, t'es dans le même état.
tremblante.
lamentable.
moche.
faible.

avant, papa et maman, ils tenaient tes mains, te disaient que tout irait bien. une famille de stupides, à sourire stupidement. maintenant, t'es la seule à sourire, pan. la seule à te dire que tout ira bien. t'en as besoin pour pas perdre la boule. parce qu'au fond, t'as peur de clamser. alors t'abandonnes qu'à moitié. t'as peur de vivre aussi. parce que t'as pas le choix. une petite infection et ça pourrait être la fin pour toi.
la tragédie,
l'histoire de ta vie.

(tu fermes les yeux,
fort,
dans l'espoir d'oublier.)
(comme si tu pouvais.)

de retour dans ta chambre, tu regardes toutes les plantes. fausses. t'as pas le droit d'aller dehors alors tu ramènes le dehors à l'intérieur. t'essaies de te souvenir de ce que ça fait. tu les couves des yeux, ces plantes, c'est comme tes bébés. t'as même un arrosoir pour faire semblant de leur donner à boire, à tes enfants en plastique. dans cette chambre, y a rien de vrai. des coussins que t'as ramené de la maison pour instaurer le confort aux plantes, en passant par les appels de ton père. y a rien de vrai. t'es pas vraie non plus, pan. coincée entre la vie et la mort, tu tiens un sourire sur tes lèvres. le plus gros de tes mensonges.

irruption dans ta chambre. tu sursautes. enfin, pas vraiment. t'as pas assez de force pour ça. ça ressemblait plus à un petit tremblement. tu tournes la tête vers la source du bruit et par réflexe, tu souris. amyr ! ça faisait longtemps ! ta voix est joyeuse, mais le cœur n'y est pas. tu ne sais pas ce qu'il fout là et tu ne sais pas non plus comment il a trouvé le numéro de ta chambre. alors tu joues l'innocente. et comme d'habitude, tu nies l'évidence alors tu demandes : comment tu vas ?  toujours à demander pour les autres, en t'oubliant toi. toujours le sourire scotché aux lèvres. tu t'étais pas toi, tu te le serais surement déjà arraché.
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amyr
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MessageSujet: Re: PLAIE A VIF (pan)   PLAIE A VIF (pan) EmptyJeu 8 Juin - 0:32


elle a pas l'droit.
pas l'droit de me faire ça.
pas l'droit d'me parler
comme si de rien n'était,
pas l'droit d'me saluer
comme si le monde tournait
sans nous et nos émotions fragiles
nos fantasmes débiles
nos espoirs stériles.

amyr ! ça faisait longtemps !
parce que tu viens plus.
comment tu vas ?
mal. parce que j'te connais plus.
je serre les dents. serre les poings.
envie de taper dans un mur, dans une mâchoire.
j'suis pas violent, je l'ai jamais été.
alors c'est dégoûtant, dégoûtant de
l'imaginer, cette violence.
dans la chambre de pan.
chambre de malades.
chambre de mensonges.
chambre blanche. fade.
mes yeux noirs dans les siens, fatigués
et ma voix qui monte, seule, brûlante
comme du pétrole dans mes poumons
jusque dans ma gorge, mes pensées
images, fantaisies véhémentes
de faux, de vrai, de semi-faux,
de concret, de rêve, d'abstrait.
mais la seule chose réelle dans tout ça,
c'est sa leucémie.
chienne de vie.
non, ça va pas
pas du tout même
t'as cru que tu pouvais
me faire une chose pareille ?

les mots lourds de reproche
et pourtant, le sourire soulagé
de la voir respirer
et pourtant, les gestes tendres
peur d'oser s'énerver
peur de se disputer
( première et dernière fois )


♡ ♡ ♡
MACFLY
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Pan
Pan

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MessageSujet: Re: PLAIE A VIF (pan)   PLAIE A VIF (pan) EmptyJeu 8 Juin - 11:47

il est pas content, amyr. ça se voit. il est en colère, contre toi, pan. tu fais jamais les choses biens, peu importe à quel point t'essaies. tu vois ses poings qui se resserrent et toi, par réflexe, comme pour te protéger, tu remontes ta couverture sur ta poitrine. tu sais pourquoi il est là. tu sais pourquoi il est en colère. tu fermes les yeux et tu l'écoutes. tu sais pas quoi lui dire. t'as hésité une demi seconde à lui dire que tu savais pas de quoi il parlait, mais t'es sûre qu'il aurait explosé. même si tu lui as caché des choses, tu veux pas perdre amyr. déjà, là, t'as fait des dommages critiques et t'es pas sûre que tu t'en relèveras en un seul morceau. tu pourrais commencer en disant que t'es désolée. mais ça, ça serait un vrai mensonge. t'es pas désolée de lui avoir caché ta maladie parce que t'avais l'impression d'être traitée normalement. t'avais l'impression qu'on ne te regardait pas comme une patiente x ou y, sur le point de mourir avec qui il fallait prendre mille et une précaution. t'étais juste pan et il était juste amyr. pan et amyr. amyr et pan. toutes ces fois où t'allais déjeuner avec lui, t'avais juste cette sensation de vie, t'étais vivante. pas juste malade, vivante. t'étais madame tout le monde. et c'était tellement bien.

je voulais pas ... que tu commences, en rouvrant les yeux. tu sais pas où tu vas avec ça.  c'était pas mon but de ... cette phrase-là non plus, tu ne la finis pas. tu sais pas quoi dire, en fait. chaque fois qu'il posait la question, tu restais vague, tu disais que t'étais là pour voir quelqu'un. tes médecins. et qu'au final, t'étais là pour le voir lui. et ça, c'était pas des mensonges. la compagnie d'amyr, pour toi, c'est comme une brise fraîche un jour d'été caniculaire. amyr, c'est la première fleur du printemps. amyr, c'est cette sensation de renouveau, de renaissance. t'avais le droit d'être juste toi-même, pandora, pour une fois, pendant une heure par semaine. t'étais pandora james et c'était tout ce qui comptait.

t'ouvres la bouche et tu décides que pour une fois dans ta vie, tu vas être un peu honnête. avec toi-même, avec amyr, avec cet hôpital. tu souffles. j'ai jamais voulu être malade, tu ris tristement, en même temps, qui le voudrait ... ? tu baisses les yeux. tu chipotes avec un des coins de ta couverture. t'oses pas affronter son regard, la réalité,  tout. tu fais comme s'il n'était pas là, c'est plus facile pour toi. tu te laisses aller, tu réfléchis plus. ne pas dire que je suis leucémique, c'est une libération. je ... j'ai l'impression, pendant un petit temps, de pas être malade. que je peux vivre normalement, tu vois ? tu marques une pause pour reprendre ton souffle. ça me faisait du bien alors ... j'ai rien dit. tu t'autorises un regard dans sa direction avant de rebaisser les yeux. j'veux dire ..., encore un rire triste. regarde moi, amyr ! tu relèves la tête et tu plonges tes yeux dans les siens. c'est pas une vie, ça ...
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amyr
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MessageSujet: Re: PLAIE A VIF (pan)   PLAIE A VIF (pan) EmptySam 10 Juin - 1:12


j'aurais pas du gueuler,
j'aurais pas du m'emporter.
remords éphémères.
ils durent une demi-seconde,
quand je vois son visage.
mais j'suis trop mal,
trop mal pour penser
un peu plus que de raison.
j'ai envie qu'elle comprenne

que j'suis énervé, non pire que ça blessé, trahi, apeuré.
parce que bordel, tout ça c'est si commun,
si triste, si abstrait, si lointain, si réel.
la maladie. la vie au ralenti entre les murs blancs
le sol blanc le plafond blanc les visages blancs
ça fait mal aux yeux tellement c'est incolore
presque indolore
pour celui qui va bien, celui qui va de loin
qui souffre plutôt bien

amyr trop fragile amyr bancal amyr instable
amyr qui doit frapper parce qu'on lui a menti
et qu'il supporte plus es jolies fables
j'ai vu la réalité et elle est comme pan dans son lit
elle attend qu'on baisse la garde et qu'on s'aligne.
ça me faisait du bien alors ... j'ai rien dit.
regarde moi, amyr !
c'est pas une vie, ça ...


j'ai pas voulu entendre et pourtant j'ai écouté
ses explications, supplications, envie d'oublier
mais on oublie pas la vie, si on prend d'l'avance
elle court plus vite que nous.
elle s'essouffle moins vite aussi.
je tourne en rond.
t'aurais dû me le dire.
t'aurais dû me le dire, je t'aurais aidée.

j'aurais été là pour toi
j'me serais jamais plaint
des trucs qui marchent bien.


un temps deux temps trois temps une inspiration
calme-toi, amyr, contrôle tes émotions en vrac
tes sentiments débiles tes sautes d'humeur de toxico
tes pulsions d'ado mal foutu, mal tombé.
et puis non, tant pis, on libère la frustration.
putain d'bordel de merde.
je jure jamais. jamais.
putain, pan, mais t'as quoi dans la tête ??
et si tu crevais, comme ça, là, sans prévenir ?
et moi alors, t'y as pensé ? à disparaître sans rien dire ?
leucémie ou non, qu'on souffre ou qu'on souffre pas, la vie elle nous baise tous, pan, et les conneries ça enfonce, ça détruit encore plus, tu comprends ?!

mais personne comprend jamais.

♡ ♡ ♡
MACFLY
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