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 seventeen days later (jihane)

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Doni
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MessageSujet: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyJeu 15 Juin - 10:15


    Il y a eu cette électrochoc, cette claque dans la gueule qu’il s’est pris Doni, et il n’en revient toujours pas. Jamais il n’aurait cru qu’un jour il mettrait en pratique les conseils d’une autre personne, surtout quelqu’un du corps médical. Aujourd’hui, il se retrouve dehors, de son plein gré, il fume sa clope d’un air nonchalant là, à l’extérieur, près de l’herbe. Ça sent la fraîcheur avec un soupçon d’humidité et il trouve ça agréable. Ça lui procure de nouvelles sensations, bien qu’il connaissait déjà tout cela, il redécouvre l’environnement, le regarde d’un nouvel œil. Jihane lui avait donné rendez-vous la semaine d’après, mais ça fait plus de deux semaines qu’il évite son couloir, résigné à ne plus y mettre un pied. Tout ce qu’elle a osé lui dire l’a bousculé et le jeune homme a mis du temps pour évacuer la colère que ces mots lui ont procuré. Ses cauchemars ne se sont pas arrêtés, ils vont et viennent toujours quand bon leur semble lors de ses nuits, mais il a l’impression de mieux respirer le jour, de mieux gérer la douleur, enfin un peu. Alors il sort Doni, il vagabonde un peu plus loin chaque jour dans le jardin de l’hôpital sans but précis. Il prend l’air qui lui manque à l’intérieur dans l’idée de faire passer une bonne fois pour toute son addiction, celle qui reste toujours dans un coin de sa tête. Il y pense toujours autant, à l’alcool qui brûle sa gorge, le trop plein d’émotion que les litres lui procuraient, il reste prisonnier de cette envie et se complains à penser que cela le suivra toute sa vie. Mais, il n’y a pas de tentation ici, pas de risque de trouver une bouteille dans un recoin, alors il fume à la place, même si on lui a déconseillé. Il y pense Doni ; au jour où il la recroisera dans les couloirs, peut-être même dehors comme elle le lui a prescrit, mais il ne sait toujours pas ce qu’il pourrait lui dire. Cette femme, sa psy, a changé quelque chose en lui, même si il est incapable de mettre des mots corrects sur ce qu’il s’est passé, sur ce qu’il ressent. Alors il fuit, s’en cache pour ne pas avoir à s’expliquer encore, car c’est son boulot au final, de savoir ce qu’il se passe dans sa tête. Mais il a peur Doni au fond, peur de lui dire ce dont il est capable, de lui dire que si elle n’était pas parti ce jour-là, il aurait sûrement regretté ses gestes, qu’il a bien failli lui montrer ses pires défauts ; accentués par son orgueil. Ce soir-là, il a frappé dans son mur, si fort qu’une marque est restée et que les infirmières ont ajouté une ligne à son dossier médical.
    Aujourd’hui, il est dans les nuages, son regard brun se floute et transperce le bitume qu’il frôle de ses pas, il avance sans vraiment voir devant lui. Son pied heurte un début de trottoir, il lève la tête. Doni voit des voitures tout autour de lui, un endroit qu’il n’avait pas encore exploré. Il laisse échapper un dernier amas de fumée avant qu’son cœur ne le lâche tout à coup. Elle est là Jihane, devant sa voiture, elle ferme sa portière et lui il bloque complètement. Il pense un instant à faire demi-tour, mais ses jambes l’empêchent de bouger, ses yeux se posent sur elle et il ne sait toujours pas quoi lui dire, quoi penser. Elle ne porte pas sa blouse de médecin, ne ressemble pas à la psy qu’il connait et ça le perturbe, ce qui le pousse à la regarder autrement. Jihane avance, évidemment qu’elle l’a remarqué le malade au teint pâle, et tout ce qui sort de sa bouche c’est un murmure, un « bonjour » alors qu’il espère un miracle ; qu’elle passe sans le voir.
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jihane
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyVen 16 Juin - 20:51

    Dans l’habitacle de la voiture, la musique résonne, douce caresse pour l’air ambiant. Les mains sur le volant, Jihane conduit, machinalement. C’est le genre de trajet qu’elle a déjà fait cent fois et qu’elle refera certainement au moins le double. Elle fait attention aux gens, seuls dans leurs voitures. Elle fait attention au monde, poupée mutique dans sa boîte en métal les lèvres murmurant malgré tout des sourires à la vie. Sa vie à elle défile derrière les vitres. Elle n’est plus vraiment sûre d’avoir fermé la porte de la maison derrière elle. Un endroit pas très grand, dans lequel la lumière à parfois du mal à rentrer, mais à l’arrière duquel se dessine un jardin dans lequel elle aime se rendre, le matin, ou s’attarder, le soir. Elle y pense sur la route, et elle pense à sa mère qui dit qu’il est temps qu’elle prenne des vacances, qu’elle rentre à la maison. Elle devrait peut-être, oui, prendre le temps. Finalement elle se gare sur le parking devant l’hôpital, gros monsieur au ventre remplit de misère, sur les places réservées au personnel. Il y a déjà du monde, beaucoup trop, pour animer la vie interne de l’établissement. Les brancardiers traverses en courant, les infirmières fument au bout de leurs doigts élégants en se racontant la vie des patients. Et Jihane sort. Jihane sort en Jihane et pas en psychanalyste. Sans couverture. Mais sans penser en avoir besoin. Alors ses doigts viennent jouer avec le trousseau de clé niché dans sa paume. Elle pourrait faire comme tout le monde et fumer, mais non, Jihane ne fume pas. Lui en revanche, la fumée se consume au bout de ses doigts. Elle voit sa silhouette se dessiner en face, son corps trouver des contours un peu plus lisse à mesure qu’elle s’approche. Doni. Doni avec son teint terme. Doni dehors. Elle est surprise parce qu’elle ne s’attendait pas à lui, qu’elle croise parfois des patient venus admirer la vue imprenable sur le bitume, mais jamais lui. Pourtant on le lui a murmuré, l’épisode de violence à le suite de leur dernière visite, le fait que depuis, il change ou du moins s’y atèle. On lui a raconté à Jihane, mais elle elle n’a rien dit. En revanche, ça lui a serré le cœur d’une drôle de manière, d’une manière qui fait du bien. Parce qu’elle était heureuse pour lui, vraiment, et qu’elle aurait voulu lui dire. Mais depuis, Doni n’est jamais revenu. Alors elle hésite à l’approcher. Si il fuit, autant ne pas aller provoquer ce qui doit lui sembler insurmontable. Et en même temps, elle a déjà croisé son regard et continue d’avancer vers lui. Elle s’arrête et c’est lui qui parle, qui l’accueil d’une formule de politesse qui semble lui brûler les lèvres. C’est son ventre qui se noue à Jihane, parce que peut être qu’au fond, elle aimerait qu’il ne lui en veuille pas. Ses cheveux libres sur ses épaules, elle glisse la main au travers. Elle se donne de la contenance là où elle n’en a pas, là où habituellement la blouse blanche fait le travail à sa place. Sur ses lèvres fine se dessine un sourire. « Bonjour » qu’elle murmure à son tour, brisant l’espoir qu’elle passe à côté sans le voir. Elle le voit, il est bien là. Elle sent l’odeur de sa cigarette, le souffle de sa respiration. « Je suis contente de vous voir »
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Doni
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyVen 16 Juin - 21:37


    Il n'a jamais été fan de drama, si l'histoire n'est pas fluide et ne se passe pas comme si l'avait souhaité, il est plutôt du genre à se cacher de la réalité. C'est exactement ce qu'il se passe, là tout de suite, en la présence de jihane. Comme si le temps s'arrêtait tout à coup et que le reste du monde se bloquait. C'est déroutant, frustrant. Doni a surtout peur de ses réactions, dans son autre vie, la première, il n'aurait pas été dans un état normal. L'alcool omniprésent dans le sang, il aurait probablement interpeler la jeune femme sans douceur, comme un véritable ivrogne. Rien que d'y penser, un frisson lui parcoure le corps. Malgré l'envie de replonger, lorsqu'il se souvient de tout ce qu'il a fait et le pourquoi il est arrivé ici, il ne regrette pas d'être sevré. Elle n'a pas passé son chemin jihane, elle lui a même répondu poliment. Il essaie de ne pas montrer sa gêne, lui qui faisait tout pour l'éviter, il était évident qu'ils pourraient se recroiser un jour. Doni ne se doute pas que les infirmières aient pu parler de lui à la psy, il garde espoir que le secret médical se passe également chez les spécialistes.  Il ne veut pas qu'elle sache ce qu'il s'est passé, qu'elle est à l'origine de ce changement, mais aussi de la violence dont il est capable. Doni est loin d'être soigné et le fait de ne plus parler ouvertement à quelqu'un ne l'aide pas à aller mieux. Dans le silence de sa chambre, il s'est posé une question  dont la réponse lui fait peur, la synthèse de leur dernière rencontre. Est-ce qu'il aurait réagit de la même manière avec une autre personne ? Doni croise énormément de psychanalystes dans les couloirs, tous très différents les uns et des autres. Il s'était déjà fait la réflection de la chance qu'il avait d'être suivi par une personne aussi belle à regarder, même si la barrière médecin/patient l'empêchait de penser à autre chose qu'une relation purement médicale. Le malade s'est perdu dans ses problèmes, se morfond depuis des mois et grâce à jihane, il avait fait un premier pas ; lever la tête du sol, regarder ce qu'il ne voyait plus. C'est exactement ce qu'il se passe à l'instant, il voit enfin, regarde à travers le filtre qu'il s'est imposé. La jeune femme s'est arrêtée près de lui, comme s'il ne s'était rien passé ajoutant qu'elle était contente de le voir. Impossible à imaginer. Il ne croit pas vraiment à ces paroles, vu la façon dont elle lui a parlé. Il écrase machinalement le mégot diminué, baisse le regard un instant pour le jeter à l'endroit indiqué. Il ne sait pas quoi répondre à ça, alors que ça gêne se transcrit dans ses gestes, ses mains viennent se cacher dans ses poches de pantalon, son regard fuit à l'horizon. Au fond, il reconnaît que leurs conversations lui ont manqué, mais sa maladresse s'imposera dans ses paroles.  « vous travaillez aujourd'hui ? » la question est absurde, à moins qu'elle passe juste récupérer un objet personnel, elle ne vient pas pour visiter quelqu'un c'est sur, mais il ne sait pas quoi dire et parler de leur dernier rendez-vous le gênerait encore plus. Peu bavard, il n'est pas le genre à savoir tenir une conversation, mais ça jihane le sait déjà.
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptySam 17 Juin - 9:11

    Faire semblant. Simuler l’ignorance. Elle a jamais vraiment su faire, affronter les problèmes de manière frontale. C’est bien pour ça que les psy ne parlent pas. Ils laissent les autres faire le travail à leur place, développer des idées et des bribes de leurs vies dont ils sont les seuls à pouvoir dénouer les rouages. Avec Doni c’était peut être un peu différent, parce que tout seul il ne parle pas beaucoup. Y en a des patients, qui racontent à n’en plus pouvoir, qui se mettent en scène dans le théâtre de leur vie, jusqu’à ce que Jihane leur murmure qu’il est peut être temps d’arrêter. Mais pas lui. Lui il n’y voit peut être pas de sens, à lui raconter toutes ces choses. C’est ce qu’elle s’est dit un moment, et pourtant il a continué à venir. Aujourd’hui, ses gestes transpire la gêne, et Jihane se dit un instant qu’elle aurait peut être mieux fait de passer sans le voir, ou juste se contenter d’un bonjour. Mais elle est là, et son regard suit et s’accroche à ses mains qui viennent se cacher dans les poches de son pantalon. Il ne la regarde pas. Il regarde partout ailleurs, mais pas elle, et sans comprendre pourquoi, ça noue légèrement son ventre. Ses mots ne sont que la traduction de ce qu’il lui renvoie : il n’a rien à lui dire. Alors à nouveau, Jihane glisse la main dans ses cheveux. Elle n’aurait pas du s’arrêter. « Oui je… Oui » qu’elle dit sans vraiment s’entendre dire. Elle n’a pas de rendez-vous ce matin, en revanche, elle s’est gardé du temps pour écrire les rapports qu’elle doit rendre. Elle est studieuse Jihane, enfant plume, s’étant toujours appliquée à coller aux consignes, ne pas faire trop de bruit. Elle était ce qu’on voulait qu’elle soit, une enfant brillante, qui ferait honneur au nom de sa mère, bien que destituée du titre de son mari. Émancipée de la chaîne familiale, elle n’en garde pas moins des traces et habitudes. Jihane ne mange pas avec les doigts. Jihane dit toujours merci. C’est peut-être ça, le nœud dans sa poitrine en présence de Doni. Il la bouscule, et même si souvent elle n’en dit rien, il l’amène vers des recoins qu’elle ne pensait pas connaître. Encore aujourd’hui, le voilà capable de la rendre mal à l’aise à son tour. « Je vais vous laisser, je… Passez dans mon bureau si vous souhaitez qu’on fixe un nouveau rendez-vous. » Échanges de formalités. « Je ppeux aussi vous recommander à un collègue si vous avez besoin de parler à quelqu'un d'autre. » Elle comprendrait.
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyLun 19 Juin - 10:05


    C’est très étrange cette situation, au summum de la gêne pour doni, on lui a toujours dit que ce n’était pas quelqu’un d’avenant, parfois même trop rustre pour tenir une amitié. Il est arrogant, très souvent trop franc et sans tact pour exprimer ce qu’il ressent. Malheureusement, on ne lui a jamais appris, et de toute façon il n'a jamais vraiment écouté ce qu'on lui disait petit. L'habitude de fuir les responsabilités, fuir la discussion était son quotidien, comme l'ont fait ses parents. Il sont parti loin, laissant leurs rôles d'éducation à d'autres personnes mieux attentionnées et aimantes. doni n'a jamais su rendre tout cette amour, préférant de loin se dire qu'il ne méritait pas autant. Il ne s'est jamais plains bizarrement de ces épreuves, non, ils les a noyé dans l'alcool pendant longtemps, trop longtemps. Il y avait un squat, un endroit où il passait tout son temps quand il était adolescent. Cet pièce délabrée dans un immeuble désaffecté était son refuge, là où il se sentait bien, se retrouvait face à lui-même. Aujourd'hui encore il dénigre l'aide qu'on peut lui apporter et au fur et à mesure des jours, il découvre cette facette et se rend compte de son ignorance. Il n'a pas vraiment changé, il a juste ouvert les yeux sur son comportement, surtout depuis cette discussion avec jihane. Le résultat est là, un mélange de balbutiement et de regards intenses. Il aimerait lui parler, mais y'a pas grand chose qui sort de sa bouche, même si ça lui brûle la gorge. Finalement, elle lui répond et ses mots sonnent comme une claque dans la figure, il la mérite, c'est lui qui a décidé de ne plus retourner à leurs rendez-vous, il n'a aucune raison de s'en plaindre. Elle va partir, s'échapper une nouvelle fois de leur discussion si doni ne dit rien et il sait qu'il aura encore ce goût amer qui lui restera. Il réfléchit, pensant que ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée qu'il voit un autre psy, vu ce qu'il va tenter de faire tout de suite. « oui, ce serait mieux si je prenais rendez-vous avec une autre personne » il acquiesce, ses yeux ne la quittent pas, observe ses réactions, elle aussi a balbutié, signe qu'il ne prend pas à la légère. « j'aimerais que vous ne soyez plus mon médecin » nouvelle attaque, laissant quelque silence entre chaque phrase, il respire pensant déjà à la suite, à ce qu'il souhaite lui dire. « je ne veux pas que vous en sachiez plus sur moi, pas dans le contexte médical » il sait qu'il n'est pas clair, mais elle connaît bien les mots jihane, c'est son métier de décrypter les pensées des autres. Alors il ne dira rien d'autre, quitte à instaurer l'incompréhension dans la conversation et la voir partir encore.

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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyLun 19 Juin - 18:12

    Boumboum boumboum. D’abord son cœur se fane, mélodie un peu triste. La tête, pragmatique, lui murmure de ne pas l’être. Pourtant, le cœur se noue, le ventre se tend. Elle ne lui en veut pas, elle comprends. C’est elle en revanche qu’elle a du mal à comprendre. Sa propre réaction. Ce drôle de sentiment d’abandon. Comme s’il la laissait elle, debout devant rien, les mains pleines de vide. Alors tend les doigts Jihane, rattrape le. Fais taire la tête. Écoute le cœur qui te hurle la beauté et l’horreur du monde entremêlés au moment où tu plonges dans son regard à lui. Mais Doni veut prendre rendez-vous avec quelqu’un d’autre. Et Jihane qui se mord la lèvre sans même s’en rendre compte, gamine perdue sans sa blouse blanche. Boumboum boumboum. Il insiste, presse le cœur entre ses doigts si épais qu’ils briseraient ceux de Jihane d’une pression mal contrôlée. Un autre médecin. Jihane s’accroche à ses paroles. Dans sa tête, c’est le nom de ses collègues qui défilent. Elle cherche un nom ou un visage à lui donner, pour se raccrocher à la relation qui les lie, la seule et vraie relation qui existe entre eux. Il y en a un qui est très bien, qui saura lui parler et ne se contentera pas de l’écouter. Elle, elle ne savait justement peut-être pas assez parler. Elle lui en parlera oui, de Doni, à son collègue. Elle ne lui expliquera pas, que par sa faute il y a quelques temps déjà, il s’est laissé envahir par la violence. Qu’elle a crée la colère chez lui, et qu’aujourd’hui elle crée le rejet. Par contre elle lui dira, qu’il vient chaque semaine, et qu’il a un drôle de sourire en coin quand il rentre dans le bureau, comme s’il était chez lui. Elle ne lui dira pas, qu’elle le voyait faire les cent pas autour de son bureau avant de savoir quoi lui dire, mais qu’elle aimait le laisser faire en faisant semblant de ne pas voir. Elle ne lui dira pas non plus, qu’elle aimait l’entendre parler, et que si Doni avait été une peinture, elle aurait aimé y peindre des couleurs. Beaucoup. Parce que c’est ce qu’elle voit dans son regard, l’ingénue. Tu vois rien Jihane, rien du tout. Et pourtant, d’une certaine manière, tu le voyais lui. Boumboum boumboum. Elle avait entre-ouvert les lèvres pour lui dire poliment qu’elle le recontacterais pour prendre contact avec quelqu’un d’autre mais… Boumboum boumboum. Jihane redresse le regard et plonge dans le sien, sans être sûre de ce qu’elle va y trouver, incapable de comprendre. Elle voudrait lui dire d’arrêter, tout ça. Mais elle ne dit rien, plantée sur le bitume brûlant de l’hôpital. Autour d’eux, les gens vont et viennent sûrement. Soit courageuse Jihane, juste une fois dans ta vie. Il n’est ni ta mère ni tout les autres. Il n’est sûrement personne, mais en y regardant bien il pourrait devenir quelqu’un. « Pourquoi ? » qu’elle finit par murmurer, le regard toujours planté non loin du sien. Dis lui toi Doni. Dis lui pourquoi. Juste une fois.
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyMar 20 Juin - 11:59

    Il la regarde différemment à cet instant, sans sa blouse elle ne parait plus si intouchable. Dans le sens un humain comme les autres, pas une personne surdiplômée au-dessus de tous ces malades bloqués par d’affreux symptômes. Certains ont peut-être continué leurs études, mais pourront-ils un jour exercer leur profession en toute liberté ?, La fatalité rythme leur quotidien, la vie de Doni en fait partie. Il est loin d’être amorphe, il n’y a que cette pâleur qui tente de révéler son véritable problème. Alors il est loin dans la liste d’attente des dons d’organe. Il vit en attendant patiemment, qu’il monte sur cette liste ou que son état empire. A choisir, il préfère la première version de l’histoire. Doni n’y pense pas tous les jours, il fait passer ce détail au dernier plan car il y a bien plus malade que lui et la mort ne lui fait pas vraiment peur. Il pense avoir bien vécu malgré tout. Sa vie, il l’a bousillé à grands coups, des coups malsains, mais sans se soucier du mal. Il ne perd pas de temps à se chercher des excuse, il prend les décisions à l’instant T, et il avoue n’avoir jamais rien regretté. Perché là devant elle, en pleine connaissance de ses faits et gestes, Doni pense trop vite pour déceler les choix qui s’offrent à lui maintenant. Jihane ne répond pas à ses provocations, tout ce qui sort de sa bouche se présente sous un « pourquoi », mais comment expliquer l’inexplicable ? Il ne peut s’empêcher d’afficher un léger rictus au coin de sa lèvre. Les mots ne viennent pas, il ne saurait décrire ses idées ni ses envies alors il regarde un moment autour d’eux, tourne la tête sur le côté, gêné. L’heure d’entrée du personnel est déjà passé, elle est peut-être en retard à une réunion ou pour un rendez-vous avec un patient. Même si il s’en fou, il se pose la question. Mais elle est toujours là, devant lui, les yeux plongés dans son regard, le ton fébrile. Non, doni ne dira plus rien, il décide de s’approcher plutôt, comme la dernière fois, un peu trop près. C’est magnétique, même ses gestes ne peuvent être décrits. Ça frappe dans sa cage thoracique sans qu’il ne comprenne pourquoi ni si c’est bien son cœur qui fait autant de bruit. Il finit par faire ce dont il a envie là tout de suite, un truc qui parait tellement interdit que ça lui brûle la bouche. Mais il fonce la tête baissée Doni, quitte à se faire éjecter par des infirmiers qui le pensent malintentionné. Il approche son visage et vient emprisonner les lèvres de Jihane dans un léger baiser. Doni s’attend à ce qu’elle parte ou qu’elle le giffle alors il ferme les yeux un dixième de seconde, pour expier ce pêché qu’il vient de commettre.
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyMar 20 Juin - 15:18

    Quand elle était à l’école Jihane, elle a embrassé un garçon, une fois. Un baiser du bout des lèvres qui lui avait semblé terriblement long. Il avait déposé ses lèvres contre les siennes parce qu’elle le lui avait demandé, parce qu’il embrassait souvent les autres filles, et qu’elle avait voulu savoir ce qu’elle ressentirait elle. Mais rien. Elle n’avait rien ressenti d’autre que l’empressement de le voir éloigner ses lèvres. Elle n’avait rien ressenti, rien du tout. Elle avait un corps d’oiseau frêle, un regard qui mêlait la détresse et l’envie. Et elle c’était éteinte aussi vite que la flamme était arrivée. Elle n’aimait pas qui elle était, elle n’aimait pas les autres non plus. Elle aimait regarder les autres déambuler plein d’amour, mais sous la confirmation d’une mère étouffante, elle c’était convaincu qu’elle n’était pas bonne a ressentir des choses. Pas ce genre de choses. Alors elle avait continué de maigrir, pour petit à petit disparaître et ne plus être vu. Faire de son corps un artifice privé de tout désir ou féminité. Pourtant Doni l’embrasse. Sur le parking, elle sent ses lèvres contre les siennes, doucement. Elle sent l’odeur de sa peau, comme une promesse enivrante. Elle sent la chaleur de son corps qui l’emplit à son tour d’un feu brûlant. Jihane a changé, Jihane a grandi. Et Doni embrasse ses lèvres à elle qui s’est trop souvent maudit. Son cœur s’emballe, son cerveau s’éteint. Plus personne ne parle, en revanche, les couleurs se dessinent. Il n’est plus question de temps ou d’espace. Quelqu’un pourrait intervenir, l’arrêter lui en passant la sauver elle. Mais c’est Doni qui la sauve. Jihane se sent exister. Finalement leurs lèvres se séparent, et les yeux clos, Jihane laisse l’air l’envahir à nouveau. Ça dure à peine une seconde. Le temps de se raccrocher à la réalité du parking qui s’avère être désert. Il est l’heure, il est peut-être même trop tard. Elle devrait déjà être dans l’enceinte de l’hôpital mais elle n’y est pas, et loin d’elle l’envie d’y retourner. Il s’est rapproché, et elle réalise alors qu’en tendant les doigts, elle pourrait le toucher. Toucher son teint si pâle, qui semble pourtant habité par quelque chose de moins triste. Sauf que Jihane ne sait pas faire, ce genre de chose. Elle le joue à la perfection, le rôle de la nana pleine de diplôme. Celui-là est une difficulté immense. Est-ce qu’elle doit s’approcher, le toucher, l’embrasser ? Elle a lu, tout un tas de livres. Mais Doni n’est pas un livre. Alors Jihane se ressaisit. Autour d’eux, des fenêtres partout. Elle joue sa place. Il pourrait jouer la sienne. Elle croise son regard et sourit, timidement, ses joues certainement recouvertes d’un fard rouge. « Vous voulez boire un café ? Je n’ai pas de rendez-vous ce matin et j’allais aller boire un café. Il paraît que ceux de la cafeteria ne sont pas très bon mais… » elle s’interrompt. Jihane parle vite, peut-être même qu’elle parle trop. Alors elle sourit et glisse la main dans ses cheveux. « Je suis désolée. »
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyMar 20 Juin - 16:34


    Il n’a pas le bon rôle, c’est comme un baiser entre un élève et un professeur c’est interdit non ? Et doni a osé le faire devant l’hôpital. Lorsqu’il ouvre les yeux, il est d’abord étonné par la non réaction de jihane, elle l’a laissé faire et ne semble pas vouloir le réprimander. Mais son regard se pose vers l’entrée, l’intérieur où quelqu’un aurait pu passer et tout voir. Il réalise un instant ce qu’il vient de faire, mais il n’est plus gêné. Toute sa vie il a bravé l’interdit et ce sentiment lui est familier, alors il regarde la jeune femme à nouveau. Ce n’est peut-être pas comme ça que cela aurait dû se passer, il s’est laissé emporter par le moment sans jamais être véritablement précis sur ses intentions. Mais doni est tout comme la réaction de jihane, complètement démuni. Pendant un instant, il a réussi à voir au-delà dès l’apparence, il a ressenti  l’envie, la chaleur d’un baiser volé et désiré. Ses anciennes conquêtes ne peuvent pas en dire autant. Oui, il a profité doni avant, même si ça fait maintenant un bout de temps qu’il s’est obligé à ne plus aller aussi loin. Apparemment, c’est comme dans les livres, ça vient comme ça, c’est naturel rien de plus. Mais il est étonné, son regard à nouveau tourmenté par le visage de la psy en l’écoutant parler. Elle lui propose d’aller boire un café et lui il se demande si elle a vraiment compris ce qu’il vient de se passer. Il se surprend à penser qu'elle est encore un mystère entier pour lui, elle a deux longueurs d'avance. Elle connait son dossier médical, a entendu le peu de choses qu'il a osé lui avouer, mais lui ne sait rien d'elle même pas son âge. Est-ce que c'est ça la marche à suivre dans son contexte ? Aller boire un café ensemble et essayer de continuer la conversation. Elle finit par s'excuser tout en passant une main dans ses cheveux et doni tombe dans le piège à trouver ça mignon. « Vous vous excusez pourquoi ? » il ne peut s'empêcher de penser qu'il aimerait recommencer, sentir à nouveau l'étreinte qu'il a osé instaurer entre eux, mais il attend qu'elle dise quelque chose, pas des mots qui parlent de boisson chaude ni de rendez-vous médicaux. Il sait doni, que une fois rentré à l'intérieur tout changera, qu'il ne pourra plus faire tout ça. Elle va revêtir sa blouse, attacher ses cheveux si nécessaire et peut-être avoir un autre discours. Un discours sérieux et elle va lui demander ce qui lui a prit et tout repartira comme avant. Il ne veut pas rentrer à l'intérieur à nouveau, pas comme ça et son regard noir transperce la vitre de l'entrée, comme si il voyait tout le malheur a l'intérieur. Il ne veut pas pour l'instant, il ne peut pas. « Je n'ai pas envie de retourner à l'intérieur pour l'instant, allez y si vous voulez, je vais encore rester dehors » tout s'inverse alors, la cage de sa chambre ne semble plus si protectrice et l'extérieur paraît moins triste.
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyMar 20 Juin - 20:58

    « Pour tout ça... » Un sourire dessiné sur les lèvres, Jihane lève légèrement les mains vers le ciel. Tout ça c’est ce moment si particulier, ce mal aise dans sa poitrine, l’absence de mots justes. Elle voudrait comprendre mais elle ne comprend pas. Elle voudrait être sûre, de lui puis ensuite d’elle, mais elle ne l’est pas. Alors Jihane recule d’un pas et baisse le regard. « Je suis désolée de ne pas vous dire que vous n’auriez pas du faire ça, parce que je ne suis pas sûre de le penser. Et je suis désolée de ne pas savoir comment vous dire les choses. » Douce ingénue, princesse à la peau pâle, Jihane n’est plus qu’une enfant qui peine à s’exprimer, ronger par la gêne de la situation. Doni parle peu, et elle elle ne sait pas quoi dire. Pourtant il la regarde, et parfois elle s’accroche s’y accroche. La toute première fois qu’elle l’a vu, elle l’a trouvé marquant, ce regard si sombre sur ce visage si pâle. Si gris. Parce que Doni est malade Jihane, tu te rappelle ? Doni pourrait t’envoyer balader d’un moment à l’autre, qui sait à part lui. Alors Jihane érige des murs, des barrières contre ses images qui viennent bousculer sa tête. Elle voudrait s’approcher pour sentir à nouveau sa peau effleurer la sienne. Mais elle reste statique. Ils ne sont pas au bon endroit, pas du tout. Alors la voix de Doni vient s’abattre dans la poitrine de Jihane qui recule d’un pas. Jihane assez folle pour avoir cru qu’il accepterait de ne pas se séparer tout de suite. Mais il veut rester dehors, et sa proposition à elle lui semble d’une indécence monumentale. Elle n’aurait pas du dire ça. Elle n’aurait pas du s’imposer à lui de cette manière. D’ailleurs elle n’y comprends peut être juste rien à tout ça, peut être qu’il s’agit juste d’un jeu, d’une « crise » liée à sa maladie ou tout autre chose. Mais si il joue, Jihane elle ne connaît pas les règles. Il souffle et elle s’envole. Loin. « Je n’aurais pas du dire ça. » Alors à nouveau Jihane recule, et glisse les mains dans les poches de son jean. Elle ignore le but de tout ça, si quelque part un type s’amuse sur un nuage en rigolant d’eux deux. Elle ne comprends pas alors elle s’accroche au souvenir de ses lèvres, à ce feu dans son ventre qui lui dit de recommencer. A cette lueur dans sa tête qui lui dit de se méfier. Finalement, elle fait machine arrière. Ou plutôt marche avant. Le chemin qu’elle a franchit à reculons, elle le fait à nouveau vers lui, prise d’un aplomb soudain. Ses doigts viennent d’abord effleurer son bras son y faire attention, et ça fait battre son cœur à une vitesse folle. Mais la main s’arrête à hauteur du visage, et après avoir déposé son regard contre le sien, elle dépose ses doigts froids contre sa joue. Sa peau est chaude, c’est agréable. Alors Jihane sourit, comme un murmure, une caresse. « J’étais vraiment contente de vous croiser dehors Doni. Je suis désolée de ne pas avoir su vous dire mieux les choses la dernière fois, mais extérieur vous va bien. » Sa main reste un instant contre sa joue, parce que l’enlevée serait réaliser ce qu’elle s’apprête à faire. Lui donner la possibilité de ne pas regretter de l’avoir embrassée. Fuir pour ne pas devoir expliquer ce qui ne s’explique pas. Alors elle retire sa main.
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Doni
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyJeu 22 Juin - 11:57

    Il est comme un animal sauvage face au danger, vulnérable. Même si il essaie de contrôler la situation, il a mené la danse pendant un temps et la laisse continuer. Sauf qu’elle recule, se sépare du peu de centimètres qu’ils gardaient entre eux. C’est frustrant, ses bras se redissent, veulent la rattraper au passage, se rapprocher d’elle à nouveau. C’est comme une chanson triste, le moment où ils se résignent et réalisent qu’ils n’auraient pas dû faire ça. Mais doni ne regrette rien, reste droit sans montrer le signe qu’il regrette. Au contraire, il est sûr de lui. Mais il est loin d’être sûr de ses mots, il s’est laissé porter par ses envies simplement, celles qui étaient présentes depuis le début. Il avait pris ça pour un jeu au départ, mais les règles viennent de changer et Jihane avoue aussi. Ses mots résonnent dans son cœur, je ne suis pas sûre de le penser , une vérité qui l’attire à nouveau, avant d’être relancé en arrière. Elle n’a pas les bons mots non plus et lui il cherche à travers son regard la possibilité de recommencer. Le vent souffle, la pousse, l’enveloppe d’un sentiment de toute puissance, malgré la raison qui lui brûlera sûrement les ailes. Il écoute sans vraiment entendre, retiens ce qu’il a envie d’apprendre de sa bouche comme un gamin trop pressé. Elle s’approche à nouveau, glisse sa main le long de son bras pour poser sa paume sur sa joue. C’est doux et brûlant à la fois, c’est presque pire qu’une claque pour doni, un retour à l’avance, entremêlé d’un sentiment d’incohérence soudaine. Mais il finit par écouter attentivement ses paroles, ne détache pas son regard du sien. Il se plaint intérieurement d’être au mauvais endroit, de sentir les regards de l’intérieur, car oui, quelqu’un les regarde depuis quelques secondes maintenant. Doni s’en fout, de ce regard et de savoir qu’il est plus vivant depuis qu’il est dehors. C’est elle qui le rend vivant et pas autre chose. Alors il sent la connerie arriver, mais son impulsivité l’empêche de se résonner. Ca le prend depuis les tripes, ce contact le rend déterminé. Il attrape le poignet de Jihane dans sa descente, sa main douce et robuste entraine la jeune femme près de lui. Imposant, elle se cambre sous son torse et doni respire, tente de garder son parfum en souvenir. Son visage se penche sur le sien, il n’y a plus de distance entre eux deux, il jubile. « Plus d’excuses, moi je ne regrette rien », il a à peine de temps de souffler sa phrase qu’un infirmier débarque à grand pas dans leur direction. Il fait de grand geste en regardant le malade, lui hurle de se reculer. Doni lâche la main emprisonnée, lance un dernier regard en coin à Jihane avant de lever les bras. On dirait une arrestation, le jeune homme se pose contre le mur et soutien son regard vers l’homme qui les a interrompu, même si c’était prévisible. « Vous a-t-il agressé madame ? » demande-t-il à la psy. Doni regarde la scène, il connait ce mec sans n’avoir jamais su son nom, mais lui il sait qu’il est malade, connait son dossier également.
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jihane
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyJeu 22 Juin - 20:44

    L’histoire aurait voulu que les choses ne se passe pas comme ça. Jihane toute seule n’aurait pas voulu que ça se passe comme ça, c’est peut être pour cette raison que les questions n’ont de cesse de se multiplier dans sa tête. Son corps se distingue par une envie irrépressible de se reprocher de lui, contrôler de trop nombreuses années d’une timidité mal domptée mêlé au sérieux qu’impose sa profession. Les choses ne devraient pas s’écrire comme ça. Sa mère à Jihane, elle soupirerait surement de les voir là tous les deux. Elle murmurait à Jihane qu’il n’a rien d’un prince charmant, qu’il sent mauvais la cigarette, et qu’en plus il est certainement fou allié. C’est ce qu’elle n’a de cesse de répéter. Que c’est pas en travaillant avec des fous qu’elle trouvera un homme bien à épousé. Ce qui tombe plutôt bien, c’est qu’elle n’envisage pas de mariage. Plutôt de poser ses lèvres à nouveau contre le sienne, pour y mêler l’innocence et le désir. Le feu incandescent et la pluie si douce en été. Alors son torse contre son corps, c’est une torche qui s’allume. Elle craint un instant de ne plus pouvoir respirer.C’est compliqué, de se prendre en plein visage plusieurs dizaines d’années de sentiments et désirs non ressentis. C’est difficile aussi de se détacher de son regard. Elle n’est plus désolée. Elle ne regrette pas. Alors doucement elle sourit, enfant timide, poupée au visage tiré par la fatigue. Jihane fait un pas vers lui, ou plutôt cherche à venir blottir son corps contre le sien, quand une voix résonne au lien. Un cri d’hystérie, une bombe à retardement. L’infirmier déboule dans son champs de vision comme une tempête au milieu du désert. Il parle fort et Doni s’écarte presque immédiatement. Elle le suit d’abord du regard, prise d’une angoisse qui demeure au bord de ses lèvres. Tout va trop vite, beaucoup trop vite. Le garçon se retrouve contre le mur, et Jihane qui voudrait disparaître. Elle voudrait que l’infirmier disparaisse. Mais il est là, petit homme qui s’agite pour contrôler une situation dont il n’a pas la moindre petite idée. Une succession d’images qui ne traduisent en rien le sens. Jihane recule, et glisse la main dans ses cheveux avant de venir les nouer maladroitement au dessus de sa tête. La voilà redevenir professionnelle. Elle jette un regard rapide en direction de Doni qui se retrouve dans une position d’agresseur. Drôle d’agresseur. Alors Jihane se retourne vers l’infirmier qui la dévisage en attente d’une réponse. Voyeuriste. Il l’attente, qu’elle dise qu’elle a été agressé, qu’il l’a sauvé, mais aussi que ses yeux de téléspectateur ne l’on pas trahit. Qu’il était là, au cœur d’un événement tragique et douloureux. On parlerait de lui dans la salle de repos, c’est certain. « Non, bien sûr que non. Nous travaillions dans le cadre de la gestion des émotions de monsieur malone. Il s’est emporté et c’est entièrement ma faute. » D’un geste qui se veut convainquant, elle mime de prendre soin de la zone de son poignet qu’il maintenait fermement un peu plus tôt. « Il n’y a vraiment rien de grave, c’était le résultat attendu. » Alors elle pose son regard dans celui de l’infirmier. Non, vraiment, ce n’est pas grave, et en aucun cas une agression. Alors elle sourit alors que le visage de l’infirmier se dessine d’incompréhension. « Je ne manquerais pas de vous appeler le jour où je me ferais vraiment agresser. » L’homme s’excuse brièvement, peut être pas convaincu par la prestation de Jihane, peut être juste un peu gêné d’avoir peut être vraiment interrompu une séance de travail. Les psychanalistes se distinguent dans l’établissement par leurs moyens thérapeutiques si discordants. Jihane autant que les autres. Alors l’infirmier finit par retourner d’où il vient, en prenant évidement soin de balancer un regard brûlant d’accusations en direction de Doni. Chien fou. Laissant à Jihane le temps de s’éloigner, traverser les quelques mètres du parking qui la sépare de sa voiture, et venir s’installer en équilibre contre le capot. Elle a le regard fixé sur ses ongles, rongée par un drôle de mal qui la tourmente. Tout ça est une erreur, une terrible erreur dont elle garde pourtant l’intime sentiment qu’elle reste la meilleure erreur à faire. Elle voudrait un appui, un tout petit appui qui ne lui dise pas de prendre ses distances. Mais il n’y en a pas. Alors elle finit par relever le regard. Doni n’est pas parti. Au milieu du flot d’interrogations qui l’assaille, elle lui sourit du bout des lèvres. « Je peux te demander une cigarette ? » Jihane ne fume pas. Jihane ne tutoie pas. Mais Jihane ne ressent pas non plus ce genre de chose. D’habitude.
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Doni
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MessageSujet: Re: seventeen days later (jihane)   seventeen days later (jihane) EmptyVen 23 Juin - 22:02

    S'éloigner d'elle devient pénible, cette étreinte toxique est brisée une nouvelle fois, même cette fois plus brutalement. Un infirmier l'accuse en ayant cru voir le mal incarné. Doni ne pourra jamais dire le contraire, il a ce côté sombre qui intrigue, mais qui fait peur aussi. On l'a toujours accusé, son visage n'inspire pas la bonté, il est un prédateur facile à décrypter au premier abord. Ce visage l'a longtemps desservi, il se faisait arrêté en voiture, dans la rue, pour n'importe quelle raison. Alors il s'y est fait, préférant assumer d'avance pour tout ce qu'on l'accusait. Fils du mal. Tu es le parfait coupable, le gars pour qui on a pas de compassion car apparemment, tu n'en as pas. Il a levé les mains comme un criminel, s'est écarté le plus rapidement possible pour éviter tout drame. Car, si il devait ne plus jamais ressentir tout ce qui vient de se passer, que son foi l'emporte tout de suite dans la tombe. Être celui qui a agressé un psychanalyste signerait son arrêt de mort. Il baisserait presque la tête dans ce champ de bataille, mais ses yeux ne la quittent pas et son sourire revient en l'écoutant. Jihane ment, elle expie la vérité d'un revers de main en prétextant un exercice. Elle n'a pas sa blouse et pourtant, il a l'air de la croire. Tant qu'elle ne l'accuse pas, il n'a aucune preuve contre doni. Il ne peut s'empêcher de sourire en la voyant faire, la frêle jeune femme, prenant son partie, fait semblant d'avoir le blessé endolori. Elle n'a pas eu peur de ce rapprochement et lui, ça le rend euphorique à l'intérieur, la psy a-t-elle apprécié son geste, ce baisers échangé. Il en est maintenant certain, sinon elle aurait pris l'occasion de partir. Une pensée se pointe soudain, il l'a trouve tellement intelligente, elle l'est, c'est une femme diplômée quand lui il n'a pas atteint le brevet. Non pas qu'il est complètement idiot intellectuellement, on dira plutôt dispersé, trop pour se concentrer sur les leçons qu'on lui a donné. Ce nuage part tout à coup, son attention se perd à nouveau dans les mots échangés, il souhaite le voir partir d'ici au plus vite. L'infirmier finit par s'en aller, lançant un regard haineux au malade avant de disparaître derrière les murs blancs de l'hôpital. Ses bras retombent le long de son corps, il est soulagé à présent. Il suit toujours Jihane du regard, elle part en direction du parking et doni la rejoins discrètement, trois pas derrière elle. Une cigarette, elle veut fumer, peut-être pour évacuer la montée de stresse de la scène précédente. Mais ce n'est pas la chose qui l'interpelle le plus, elle a employé l'article le moins formel, le "tu" que doni n'a jamais cru possible. La barrière entre les deux s'évapore devant leurs yeux, il sourit, mais cette fois plus honnêtement.  Il tend le paquet qu'il sort de la poche de son jean en le tendant ouvert, vers elle. « sers-toi » il est impressionné, par cette femme qui lui montre un nouveau visage, il aime en savoir plus, regarder son visage changer en fonction des événements, ça parait irréel. « tu retournes chez toi ? C'est moi qui te fais fuir ? » fausses questions pour réengager la conversation, elle lui a dit qu'elle devait aller travailler, mais pas tout de suite. Il montre sa voiture d'un signe de la tête, prend à son tour le bout de nicotine qu'il met à sa bouche, dort son briquet et l'allume avant de le passer à son interlocutrice.
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