RP RP RP </div></fieldset><fieldset style="margin:-30px auto 15px auto; width:500px; height:2px; border-top:1px solid #d3cac0; border-left:0px; border-right:0px; border-bottom:0px; padding-left:1px;padding-right:1px;"><legend align="right"><div style="font-size:12px; font-family:Georgia; color:#a86372;text-transform:lowercase;">☀</div></legend></fieldset><center><div style="font-family:calibri;font-size:8px;text-transform:uppercase;text-align:center;letter-spacing:2px;color:#9b958f;margin-top:-15px;">[size=10]⇜ code by bat'phanie ⇝[/size]</div></center>
Leolhia
mots : 20
Sujet: Re: I'm Ok. ( Leolhia & Karel ) Ven 23 Juin - 10:24
Une journée à se battre contre soi-même. Le ventre déjà tordu par la faim. Le ventre tordu par la restriction. Le ventre tordu par la haine. La haine de se détester soi-même. La haine à tel point qu'il fallait se détruire. Mes mains en tremblent. Mes mains tremblent de terreur. La terreur de perdre le contrôle. Perdre le contrôle en avalant quelque chose et que ça dégénère. Alors, il ne fallait rien toucher. Rien toucher et se mordre les doigts. Se mordre les doigts en tournant et en se retournant dans le lit. Tu es faible Leo, tu vas faillir Leo. Voilà, que tu te lèves et que tu vas vers la cuisine. Tu ouvres la porte du frigidaire. Tu regardes le contenu. Et puis tu la refermes. Voilà ce qu'on appelle du contrôle. Ne pas céder. Ne pas céder à l'appel inhumain de la bouffe. De la bouffe cette ennemie mortelle. Cette ennemie qui pourtant devrait être ton amie. La bouffe te permet de vivre mais pourtant toi tu la renies. Tu la renies parce que justement elle est essentielle à ta vie. Tu n'as pas besoin de cet élément essentiel. Tu ne le mérites pas. Tu es mauvaise, tu ne le mérites. Alors, tu te prépares un café. Machinalement. Sale habitude. Sale habitude que tu perdures. En attendant, tu sors sur ton balcon et tu respires. Ce n'est qu'une question d'évitement. S'éloigner de ce qui fait mal. S'éloigner pour pouvoir se re-concentrer. Et puis, mes mains allument une clope. Puis une deuxième. Jusqu'à m'en cramer la bouche, je continue. Je m'enfume. Parce que la cigarette à cet effet: couper l'appétit. Et pourtant, l'idée de tout avaler perdure. Alors, je retourne prendre mon café. Je l'avale en deux-deux. Histoire d'anesthésier cette faim qui perdure. Ou plutôt cette envie de manger qui perdure. Impossible à faire passer cette conne. Connasse, va crever en enfer. Va crever profondément dans les entrailles brûlantes de l'enfer. Rien ne fait passer cette envie de se faire du mal. Et pourtant je ne veux pas. Je ne veux pas craquer. Je ne veux pas, pas aujourd'hui. Un jour sans manger c'était bien, c'était trop beau. Une journée sans vomir, c'était reposant et je ne voulais pas. Je ne voulais pas faire ça. Alors, je prends une décision. Je m'en vais. Je prends mes clics et mes clacs et je me barre. Je n'oublie pas mon sac, mes cigarettes, ma clope électronique, mes clés. Je prends tout et je me tire. Loin d'ici. Loin de ce trou qui me perdra. Je me tire mais où ? Je réfléchis une paire de minutes. Et je soupire. La maladie m'isole et je n'ai personne. Je n'ai personne hormis l'hôpital. Alors, je m'y rends en espérant juste échapper au piège de la crise de boulimie. Je marche. Quinze puis vingt minutes avant d'arriver. Le grand hall. Ce grand hall que tu connais. Ce grand hall que tu as arpenté tant de fois armé d'une perfusion ou de ta sonde naso-gastrique. Le voilà ce grand hall. Ce grand hall où tu te réfugies dès qu'il y a un soucis. Tu te prends un autre café aux machines toujours postées là. Le plus grand forcément. Le plus cher mais tu t'en fous. Tout ce que tu veux c'est te bourrer l'estomac de tout sauf de nourriture. Et puis, une fois que ceci est fait, je m'éloigne et m'assois. Je m'assois pensive. Il est très peu probable de croiser une âme connue, une âme qui t'aide. Puis, le voilà avec ses longs cheveux et son masque à oxygène. Ton coeur se serre. Il a l'air si faible. Il te voit. Tu lui souris à peine. Ce n'est pas l'envie qui manque. C'est la force de le faire qui se fait la malle. Elle n'est plus là la force. Et pourtant, lui, Karel, il est toujours debout. Il n'a presque plus la force mais il est toujours là. Heureusement pour toi. Karel c'est une bouffée d'oxygène. Même si lui en a besoin. Tu as aussi besoin de lui. Une bouffé d'oxygène, c'est vraiment le mot. Tu le regardes. Pas de haut en bas comme le font les gens aux alentours. Tu le regardes et tu l'admires. Tu l'admires pour ce qu'il fait: se tenir debout malgré tout. Tu l'admires pour ce qu'il est: toujours optimiste malgré les circonstances. Malgré sa maladie de merde. " Chienne de vie. " Ces mots, ils sont plus pour lui que pour toi. Pourquoi la vie s'acharne sur lui ? Pourquoi je me complique la vie pour si peu ? Pour une question de nourriture. " Karel, j'en peux plus... Je, j'ai failli faire une connerie alors je suis venue et.... " Tes mots sont brouillons. Ils sortent comme ils peuvent de ta bouche. Tu es presque à bout de souffle. Comme ce pauvre Karel avec son masque à oxygène. " J'en ai marre. J'en ai marre de tout. J'aimerais que tout se finisse. " Tu ne te rends plus compte de ce que tu dis ma pauvre. Tu ne sais pas si tu parles de guérison ou de suicide. Parce que tout est embrouillé dans ta tête. Tout s'emmêle. Et je crois que je n'attends que Karel pour remettre de l'ordre dans ces idées. Pour te donner une bouffée d'oxygène. Une bouffée d'espoir parmi tant d'autres choses.
Naela
mots : 57
Sujet: Re: I'm Ok. ( Leolhia & Karel ) Dim 25 Juin - 22:30