L'hôpital

Il est grand, terne et désagréablement familier, comme une vieille maison de vacances, celle qu’on préférerait éviter parce qu’elle est proche d’un pic glacé où les vagues tempétueuses frappent toutes les nuits. Chaque fois c’est un dédale de couloirs, de portes et de chambres voisines les unes des autres, c’est un marathon, pour lui, pour elle, pour tous. Il y a trop d’étages pour les compter; des raccourcis bien connus, des chariots, des brancards, des ascenseurs. Il est Labyrinthe, tu es perdu dedans.

Le tumulte est sans fin, l'appréhension du chaos terrible, parfois le sol tremble sous ses pieds, c'est un effet secondaire, tous sont des effets secondaires, des incurables, des oubliés en soins palliatifs, le manque palpable d'air dans les poumons rend la fin moins glorieuse. Pourvu que l'on quitte cet endroit rapidement, pourvu que l'on survive dans la jungle blanche.