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 Tigre de papier (accord parental souhaitable)

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Eri
Eri

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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyLun 10 Juil - 2:45





Tigre de papier

Eri & Loup




Elle frémit. Sentir le souffle de Loup, contre son oreille. Sentir son coeur battre contre son torse. Sentir sa peau peau brûlante sous ses doigts fins. Sentir ses bras entourer son petit corps chétif. Sentir Loup contre elle. Et vouloir le sentir encore et toujours plus.

Cette fragilité qui enrobe son corps est chassé par cette ambiance. Mais a-t-elle vraiment le droit ? A-t-elle le droit de se délecter d'un être vivant comme Loup ? A-t-elle le droit de croquer dans ce fruit interdit ? Il y a une de ces petites voix dans sa tête qui la réprimande. Qui lui dit que c'est mal, ce qu'elle fait. Mais Eri n'en a que faire. Le désir de posséder, de se plonger corps et âme dans ce torrent d’effervescence et de s'y perdre définitivement.

Cela faisait longtemps que tu n'avais pas marqué quelqu'un, Eri. C'était peut être même la première fois que tu le faisais en étant totalement maîtresse de tes actes. Croies-tu que la fièvre puisse-t-elle te dicter tes gestes comme le faisaient tes pilules il fut un temps ? Ce feu qui brûle en toi, qui chauffe tes os, qui te pousse à aller encore et toujours plus loin, sans jamais reculer.

Tu retiens ta respiration lorsque ses doigts touchent tes côtes. Un frisson te parcourt l'échine. Ton souffle se relâche. Mais Loup se détache et même l'étreinte n'est pas rompu, tu as ce bref mouvement vers l'avant, comme si tu avais peur que cela se termine. Ses yeux se confrontent de nouveau aux tiens. Et tu comprends. Il n'a pas besoin de parler, tu comprends. Et alors que ton gilet glisse le long de tes frêles épaules en signes d'approbation, Loup s'avance un peu plus. Encore. Et encore. Et tu ne fermes pas les yeux sous le coup de la surprise.

Ton coeur s'arrête de battre pendant une seconde. Une seconde qui semble durer une éternité. Ce pauvre organe a dut mal à suivre la cadence, toi qui est si détachée, d'ordinaire. Mais tes mains réagissent tout de suite et agrippent le visage de la bête tandis que tes lèvres répondent à l'appel de leurs consoeurs. Une douce complémentarité qui ne fait qu'augmenter la température.

Depuis quand est-ce aussi bon, Eri ? Depuis quand apprécies-tu autant ceci ? Pourquoi cette chaleur n'a jamais duré aussi longtemps qu'avec Loup ? Pourquoi maintenant, avec cet animal sauvage qui entre à peine dans sa prairie ? Et toi, tu continues de t'approcher de la bête, en te retenant de ne pas courir vers elle et la faire fuir. Et cette fois, c'est elle qui a tendu la tête pour se laisser caresser.

Loup a un corps d'humain. Elle touche sa chair, sous ce bout de tissu, tandis que ses lèvres refusent de reprendre leur liberté. Elle explore, elle savoure ce contact, et ses doigts découvrent des endroits, des sensations qu'ils ne retrouvent pas sur son corps à elle. Et sa gourmandise de cesse d'augmenter, encore et encore.

Mais son souffle ne suit pas. Et Eri le repousse à l'extrême. Elle ne veut pas que ça s'arrête. Pas tout de suite. Mais le contact est rompu un instant, alors que la blonde tente de contrôler sa respiration saccadée. Elle replonge son regard dans celui de Loup. Puis elle lui retire ce morceau de tissu gênant avant de se blottir un peu plus contre cette peau incandescente qui l'attire autant.

Mais ses lèvres ne restent pas longtemps seules et demandent avec empressement le retour de leurs jumelles. Et les mains d'Eri attrapent celles de Loup pour les placer sur son petit corps fragile. Ce corps qui crie "Prends soin de moi", ce corps qui l'appelle aussi fort qu'il le peut.

La peau de Loup est exposée. La peau de Loup. La peau de Chagrin. Cette peau qui lui offrira tout ce dont elle désire. Eri, elle veut bien lui offrir sa vie si cette peau la réchauffe pour l'éternité.

Et ses doigts viennent tracer avec douceur les contours de son buste. Le corps d'un homme. Cette bête à l'apparence humaine. Elle dessinait à l'aveuglette chacune de ses veines qui mènent toutes au centre de son être. Et elle le caresse avec cette même douceur, cette douceur qu'elle ne veut donner qu'à Loup, ici, et maintenant.

 



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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyLun 10 Juil - 17:11

Elle lui répond. Avec lenteur, avec douceur, avec elle.
Comme c'est étrange, être passé d'une chasse au trésor à... aux feux d'artifices ? C'est comme ça qu'on les appelle ? Loup il sait pas très bien, il saurait plus vraiment dire... C'est flou ; c'est fou. La curiosité elle lui dit de s'emporter, d'effacer les tabous. Alors il se laisse enrober de cette bulle moelleuse aux parfums sucrés. Il se laisse découvrir les lèvres de Eri. Son cœur est en train de lâcher, peu à peu, de dire Adieu. Voilà Loup ! C'est ça, aimer quelqu'un. Tu peux aimer Maman, mais tu peux aussi aimer Eri. C'est presque pareil, tu sais ? Tu peux aimer plein de monde.

Cassure. Les deux corps se séparent, disent Attends je reprends mon souffle. Ils sont d'accord, récupèrent l'oxygène dans les poumons pour soutenir un peu le rythme cardiaque qui s'effondre. Qui s'effondre sous l'émotion. Eri ôte son pardessus de coton qui la couvre, montre un peu plus les reliefs si effrayants de son enveloppe. Effrayants, peut-être qu'on devrait se dire que ce n'est pas normal que ça soit aussi creusé, aussi dessiné pour une fille. Mais Loup... Loup il sait pas si c'est l'instant qui absorbe un peu son sens de la logique, mais il trouve pas ça forcément repoussant, les côtes très dessinées. Il trouve pas que ça fasse si peur. Bon, Loup il a eu le temps et la force de croquer et de dévorer, de se faire un pelage épais et une peau bien collée à son squelette, qui pèse son poids d'animal singulier. C'est sûr, Eri, c'est une petite brindille à côté de lui, mais Loup il fait très attention en passant à côté, en approchant sa truffe d'elle pour s'enivrer de son parfum. Les animaux, ils ont l'amour de tout, peu importe les apparences. Ils ont l'amour du silence, du laid comme de la beauté... Ils aiment, sans faux-semblants.
Alors les côtes dessinées, c'est vraiment pas un problème. Loup, il passerait ses doigts dessus, tracerait les sillons comme des fleuves, remonterait jusqu'aux poumons arbres de vie et encore un peu... Il s'aventurerait dans toute cette forêt.

Dès qu'elle lui en donne l'opportunité, il s'approprie à nouveau les lèvres blanches. Goûte encore, savoure et partage. Il voudrait aller plus loin, Loup, savoir ce qui se cache derrière, apprendre une autre saveur. Mais il ne brusque pas, ne poursuit que si il ressent le consentement de Eri. Eri, c'est celle à qui il a donné le commandement de lui-même pour un temps. Tant qu'ils seront ici, dans ce cagibi, à se découvrir.
Mains fragiles qui remontent le bas de son tee-shirt, tirent et délestent Loup de son armure à lui. Ça y est, sa peau d'animal touche l'air. Et Loup... Oh ! il sent la température de la pièce, maintenant. Il sent la fraicheur lécher ses flancs, remonter en un frisson. Pourtant son corps pulse la chaleur, sa poitrine se soulève à rythme régulier et prouve sa vigueur. Loup en parfaite santé. Qu'est-ce que va penser Eri, de lui ? Lui et son torse de garçon à la peau un peu plus colorée que la sienne, aux écorchures évidentes qui cicatrisent encore, à la surface solide. Un torse de garçon qui n'aurait pas peur de s'entrechoquer avec un autre, de se briser sur le béton. Loup, il craint pas le mal sur lui, sur son corps. Il craint pas les blessures, les morsures. On peut le marquer comme on veut, comme un tableau, Loup de toute façon il s'est déjà résigné à vivre avec ce physique jusqu'à la fin de ses jours. Alors autant accepter cette peau fêlée qui est la sienne. Cette peau qu'il offre toute entière à Eri.

Vite, son corps tout contre lui ! Là, comme ça... Il fait chaud, de nouveau. Loup souffle, expire l'enthousiasme qu'il ressent, qu'il pense et qu'il montre. Il aime ça. C'est sûr, ça n'a rien à voir avec les docs qui entrent deux minutes pour s'emboiter avant de remonter les pantalons et dire À plus tard.
Loup voudrait vraiment lui demander. Lui demander Est-ce que je peux, toujours, mais il le fait pas. Et il le fera pas. Ses mots-couteaux, il les range dans un tiroir et n'y touche plus. Au lieu de ça, il repousse un peu le haut de Eri aux extrémités de ses épaules fragiles, cherche à faire tomber l'habit sur le sol. Il veut voir, Loup. Il veut contempler pleinement le corps laiteux de Eri, rencontrer son homonyme. Peut-être ne faire qu'un avec.
(Mais si Eri n'a jamais fait ça ?) (Est-ce qu'elle a son porte-bonheur ?)

Et il découvre, supprime les derniers remparts et les repoussent quelques mètres plus loin. Il ne fera pas l'affront de soutirer la bande de tissu qui protège la poitrine de Eri, préfère lui laisser le choix du Oui ou du Non. De toute évidence ce n'est pas ça qui attire le Loup pour le moment. Il a enfin ce qu'il veut. Peau de l'ange qui se dévoile, lui accorde le droit de Regarder. Oh il n'a pas quitté les lèvres de Eri, jamais, mais ses mains descendent, maintenant qu'elles en ont la possibilité. Elles descendent, détaillent les traits féminins et du bout des pouces, font la rencontre des canyons composant la cage thoracique. Loup se surprend à en faire rapidement le tour, trop rapidement. Et il comprend à quel point le corps qu'il a entre ses mains est petit, est innocent. Qu'il le serre contre lui, pas pour le briser ; pour le protéger. Il l'aime, ce corps rachitique.
Ses doigts progressent plus bas, se confrontent à la limite. La matière l'empêche de poursuivre. Loup, il a besoin de l'accord. Il a besoin de la demande, si Eri désire que cette dernière ait une suite.
"Est-ce qu'elle voudrait...?"
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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyLun 10 Juil - 21:48





Tigre de papier

Eri & Loup




Tu as un secret, Eri, ne l'oublies pas. Ce fameux secret qui te rappelle à quel point la Faucheuse aime te taquiner. Ce secret que tu caches sous tes gros gilets, sous des couches de tissus. Cet énorme pansement immaculé sous ton sein gauche qui dissimule la vérité.

La bête a l'air dangereuse mais le loup est en réalité très doux. Ses baisers la réchauffe, elle qui était si froide à l'intérieur. Ses caresses, elle voudrait en avoir plus, et elle sait qu'elle n'est pas la seule. Mais, il y avait le secret. Personne ne l'avait vu. Eri, es-tu prête à dévoiler ce qui se cache sous le pansement ? Tu n'es pas obligée de l'enlever après tout. Mais il faudra bien que tu lui montres, à un moment ou à un autre. Au fond, tu le sais. Tu le sais, que Loup, il mérites de savoir. Mais pas tout de suite. Tu veux encore profiter de ce silence et surtout, du corps d'un véritable être humain.

Puis tes doigts touchent les blessures. Les blessures de Loup. Et ils se baladent, sur chacune d'entre elles. Et tes lèvres ont du mal à se détacher des siennes. Puis finalement, alors que vos souffles se confondent, tu t'écartes une seconde pour les voir. Les blessures. Les couleurs de ce corps d'humain. Tu as besoin de les voir. De le voir. Tu frôles les entailles, puis avec cette même douceur qui envahit la pièce depuis quelques minutes déjà, tu viens embrasser chacune d'elles. Une par une. Et ton petit sourire satisfait ne peut tout simplement pas passer inaperçu.

Tes yeux le voient. Ils voient dans ceux de Loup que le tissu qui couvre tes os sont un obstacle. Mais Eri. Il risque de voir le pansement. Il risque de vouloir le retirer. Et tu sais très bien ce qu'il se passera ensuite. Tu risques de faire ta Eri. D'avoir peur. De paniquer. Et toi, tu veux juste rester dans cette bulle. Tu veux rester avec Loup. Et tu veux même ne plus distinguer Loup d'Eri et Eri de Loup. Et monter haut dans le ciel, toujours plus haut.

Mais il y a cette voix dans ta tête. Tu sais, une des nombreuses petites consciences qui te traversent l'esprit quand tu rêvasses. Elle te murmure que tu as peur. Mais l'autre te dit que tu en as envie, et que rien ne pourra t'arrêter. Ton gilet est par terre et Loup est toujours dans la pièce. Loup n'est pas comme les autres garçon. Loup est chaud, lui.

Le corps de Loup. Tu as envie de le panser et rouvrir tous les trous de sa peau. Là où toi tu avais des creux, lui avait cette chair tendre, ferme, cette chair que tu désirais tant. Mordre le muscle jusqu'à percer la peau et atteindre la veine. Sentir cette chaleur sur ta langue, sentir le liquide bouillant couler le long de sa gorge, s'échapper d'entre ses lèvres et tâcher cette peau blanche de cadavre. Tu as envie que le corps de cet humain te fasse sentir en vie. Tu as envie que ton coeur te lâche, que tes os craquent, que ton souffle s'affole et que des ailes te poussent dans ce dos de macchabée.  

Alors tu te détaches doucement. Pas trop loin, juste là. Ton coeur bat trop fort, Eri. Comme si toute la pièce pouvait l'entendre. Et toi, tu offres ton dos à Loup. Tu repousses ta chevelure platine sur le côté. Puis tes mains fragiles agrippent ce tissu qu'il te reste pour le retirer. Ta peau si blanche, si fragile, ta colonne qui marque la séparation de cette surface vierge. Cette oeuvre d'art pure et brute à la fois. On n'aurait qu'une envie, la dévorer. Et par dessus cette frêle épaule, tu lances ton regard de cristal. Tu l'invites à s'approcher. Et sa main reste plaquée contre le terrifiant pansement.

Tu n'étais jamais allée jusqu'ici, pas vrai, Eri ? Après tout, à ce stade, ils étaient déjà partit. Bien loin. Mais Loup était resté. Et Loup avait envie de rester. Et Loup avait envie de goûter à ce peu de chair que tu possèdes. Et cet endroit qui n'était qu'un refuge pour ton amie la solitude et toi est devenu un cocon pour Vous. Cette espèce de faille dans l'espace qui n'est réservé qu'à vous et où il est le seul à pouvoir profiter de tes faiblesses.



 



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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyMar 11 Juil - 16:18

Peau de Loup écorchée.
C'est bien lui, l'animal blessé. Pourtant, il continu de se lever, de sortir les crocs quand il y a du danger. Le loup, même au bord du gouffre, ne s'arrête jamais d'attaquer. Peut-être un autre, oui. Mais pas Loup. Loup l'humain, ou Loup l'animal. Les deux, en fin de compte.

Eri, il ne faut pas qu'elle craigne les babines retroussées, le regard intimidant et froid, le cœur sec. Il ne faut pas non plus qu'elle ait peur d'elle-même, qu'elle croise les bras sur la poitrine Non ne regarde pas ! Loup c'est pas le regard fouineur, c'est pas le regard tricheur... Il contemple, il admire ce qu'on lui montre. Et ce qu'il voit, cette cage thoracique prête à émerger de la peau de l'ange... Il la contemple. Les sillons de sa colonne vertébrale quand elle se retourne, quand elle ramène ses crins blancs à l'extrémité, c'est beau, c'est doux, c'est tout !
La dernière interdiction à l'acte charnel s'abandonne, petit à petit. Eri a commencé à se l'ôter, demande tacitement à son homonyme de terminer l'initiative. Et Loup s'approche, pourrait presque sentir la peau du dos de Eri sur son torse chaud. Il s'approche, curieux, désireux, et habilement, crochète les dents de la bande de tissu qui s'échoue au sol dans une lenteur emblématique. Et la voilà. L'enveloppe de Eri. L'atmosphère est à l'affût de la moindre parcelle de derme à découverte, s'étoffe d'une aura surprenante, mais belle. Il ne fait plus froid.

Ses lèvres embrassent l'épaule de Eri, s'envolent jusqu'à son cou et le début de sa joue. Il y appose son parfum de garçon, souffle par souffle, réchauffe la terre glacée. Ses mains se logent sur les côtes féminines, caressent avec attention avant de se perdre sur la poitrine. C'est lisse, une peau de poupée. Il dessine la courbe des seins, considère leur poids et souligne leur naissance à la manière attentive des couturiers. Puis Loup sent le pansement. Ça lui vole un haussement de sourcils mais sa voix se tait (mots-couteaux dissimulés). Une autre barrière. Mais il ne demandera pas à ce qu'elle l'enlève, à ce qu'elle lui montre. Elle peut le garder pour elle, pour plus tard. Tout ce que Loup est en train d'explorer appartient à Eri et il ne lui dérobera rien. Rien sauf... peut-être...

Sa respiration s'invite à l'orée de l'oreille barrée de quelques mèches blondes, puis son nez glisse le long de la carotide, retourne se loger au creux du cou. Il y abandonne un baiser, pour toutes les blessures qu'Eri a soigné avec ses lèvres. Avec ses crocs à elle. La vision de Loup se ferme, alors que ses mains chutent jusqu'au bas ventre de Eri. Elles contournent la zone, y revienne irrémédiablement, tentent de dessiner la clé qui ouvrira le chemin. Elles veulent continuer, ôter le tissus encore. Elles sont gourmandes, comme la faim de Loup. Alors elles retirent. Elles retirent l'ultime obstacle, déboutonnent et délestent les derniers soldats de leur muraille. Que va dire Eri ? Il la retient avec une force contenue. Contre lui, contre son torse. Il la veut, pour lui tout seul.
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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyMar 11 Juil - 19:09





Tigre de papier

Eri & Loup





Eri, elle le sent. Ce regard posé sur son corps. Ce regard qui la déshabille plus encore. Et ses os profitent du courant d'air qui enveloppe sa peau de cadavre. Et les doigts tremblants du macchabé restent agrippés à cette terrifiante bande blanche. Puis il s'approche. Et la chaleur revient très vite. C'est dangereux,  ça, Eri. Car si tu t'habitues à cette chaleur, que se passera-t-il quand le froid reviendra ? Quand le loup aura dévorer la brebis ? Tu croies vraiment qu'il va rester contempler les restes ? Ne soies pas naïve à ce point. De toutes façons, c'est toujours ce qu'il se passe à la fin. Ils finissent par partir. Mais toi, tu n'as pas envie d'y croire pas vrai ? Parce qu'après tout, il est encore là. Alors pourquoi il ne resterait pas jusqu'à la fin ? Pourquoi il ne resterait pas même un peu plus longtemps ? Puis peut être que comme ça, t'auras moins peur des humains. Non. Pour toi, Loup n'est pas un humain. C'est une bête.

Il s'approche encore. Et tu sens vos coeurs battre. Et son souffle sur ta nuque. Et quand il embrasse ta peau nue, tu peux pas t'empêcher de lâcher un soupire. Quand il t'embrasse, ça te fait du bien. Et tu fermes même les yeux pour mieux apprécier. Loup, ça rime avec doux. Et tu sais pas comment il arrive à te réchauffer autant à l'intérieur avec un simple baiser sur l'épaule. Puis il remonte un peu plus ses lèvres et tu sens ses mains sur ton ventre. Et ses doigts montent encore. Ils butent sur le fameux démon de ta vie. Et tu sens qu'il a envie de savoir. Mais Loup, il dit rien. Il dit rien parce qu'il veut pas casser cette brindille qu'il a entre ses doigts. Et Eri, ça fait battre un peu plus son coeur fatigué.

Et quand il pose ses mains sur tes seins, tu prends une inspiration soudaine, cette zone si proche de ta faiblesse, cette zone si fragile, la zone de la cage rouillée. Et Loup, c'est comme un magicien. Ses mains, elles te caressent, elle te réchauffe, et tu sais pas comment il fait pour que t'aimes ça. Et cette poitrine toute discrète se soulève au rythme des pulsations de ton organe affolé. Ça fait Boum Boum. Et t'as l'impression que tu vas exploser. Mais c'est normal, Eri. C'est ça, ressentir des choses. T'as pas l'habitude, t'as peur mais t'as surtout très envie. Et t'as pas l'air d'être la seule. Et son souffle, tu le sens aussi. Et il te réchauffe le corps, ton corps déjà bouillant. Et ses baisers brûlent de plus en plus ta peau de chagrin.

Ta main s'aventure par dessus ton épaule pour effleurer la joue de Loup. Puis ses mains à lui viennent caresser ton ventre. Plus bas. Tu sens comme c'est chaud ? Et avant que ton pantalon ne s'en aille, tu récupères ce cadeau brillant de ta poche. Ton porte bonheur. Si c'est Loup, tu veux bien l'utiliser. Après tout, il t'a aidé à le trouver. Après tout, il est là. Après tout, grâce à lui, tu as l'impression d'être en vie. Vous méritez votre récompense.

Et finalement, tu fais fuir le dernier morceau de tissu qui couvre ce corps qui te fait honte. Mais Eri, pourtant, quand Loup te regarde, tu n'as pas honte pas vrai ? Tu as juste l'impression d'être la plus jolie. Et tu te retournes. Les joues roses. La posture timide. Et la main qui se détache doucement du pansement. Et l'objet brillant, tu le glisses entre les dents du Loup. Et tes mains volatiles écoutent les plaintes jalouses de ton corps nue et s'accrochent au vêtement du garçon. Et toi, tu le regardes dans les yeux alors que le bouton abandonne. Et la fermeture de métal glisse jusqu'à ce que le pantalon n'arrive plus à tenir tout seul. Respires, Eri. Tes yeux brillent trop fort.

Et tu commences à trembler. Un petit peu. Alors tu reprends ta respiration. Ce silence d'or t'apaise. Et tes lèvres trouvent qu'elles sont seules depuis trop longtemps. Alors elles viennent offrir un peu de douceur à la peau du loup, le temps que tes mains trouvent leur repère. Un baiser sur la nuque. Un baiser sur l'épaule. Un baiser sur la naissance de la gorge. Un baiser sur la joue. Et une fois le papier brillant évaporé, un doux baiser sur les lèvres. Et le corps d'Eri ne jalouse plus celui de Loup qui est aussi nu que lui.


 



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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptySam 15 Juil - 8:45

Quand Loup ne parle pas, on a parfois l'impression d'avoir la créature près de soi. Celle qui inspire, expire lentement, avec force et appui. Tout en restant discret, l'animal écoute, observe, se meut dans la nature et disparait quand on s'y attend le moins. Mais il est aussi capable de se montrer présent et d'accepter ce qu'on lui tend. C'est peut-être bien là sa part la plus noble, la plus belle. Celle qui accepte sans avoir à le dire, celle qui s'implique sans avoir promis. Loup.

Eri est cette parcelle de nature qu'il contemple, qu'il effeuille et caresse avec une extrême douceur comme s'il s'agissait du marbre le plus pur qui soit. Il sent la peau ivoire réagir à son contact, se réchauffer avec lui et entrer dans un état de fusion proche de l'embrasement. Lorsqu'elle se retourne, le carré brillant du bonheur se fiche entre ses dents, prêt à être utilisé. Oh, bien, Loup comprend le message. Et alors que la solution trace sa route jusqu'en haut, Eri s'avoue prête, se retourne et supprime les derniers textiles gênants qui chutent en un bruit discret sur le sol froid.
Voilà. Ils sont là, tous les deux, sur un même pied d'égalité. Plus personne n'a quoi que ce soit à cacher, à garder secret. Loup, il peut voir les pansements de Eri, ceux qui cachent les défauts derrière une découpe de sparadrap. Et Eri, elle peut voir les morsures de Loup, celles qui ont été provoquées par d'autres carnassiers enragés.
Ils peuvent tout voir mais ne disent rien, préservent l'instant choyé des lacérations. Deux petits mondes qui s'entrechoquent avec douceur et lenteur.

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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyLun 17 Juil - 12:22





Tigre de papier

Eri & Loup






Ce n'est pas de la peur, Eri. Si ton coeur cogne aussi fort contre ta poitrine en laissant derrière lui une traînée de poudre qui réchauffe ton corps, ce n'est pas de la peur. Si tes doigts tremblent sans pouvoir cesser de chercher le réconfort d'une source de chaleur humaine, ce n'est pas de la peur. Si ton cerveau n'arrive pas à réfléchir correctement tellement ce visage occupe tes pensées, ce n'est pas de la peur. C'est de l'excitation. Tes joues rouges. Tes lèvres humides. Ton corps fébrile. Ta voix cassée. Tes yeux scintillants. Ton âme curieuse. Loup. Loup, il t'appelle, il te console, il te caresse, il te veut. Il te veut et tu le veux. Vous vous désirez.



Loup, continues de prendre soin d'Eri comme tu le fais. Continues de lui donner une raison de respirer. Continues de lui faire penser que peut être, si tu t'approches encore et encore d'elle, elle aussi pourra vivre. Et même si tout ceci n'est qu'un mensonge, même si cette fusion ne se fera peut être qu'une fois dans sa vie, même si tu n'es probablement que de la poudre brillante qui aveugle ses grands yeux, elle a besoin de toi. De ce que tu représentes. Plus qu'un simple inconnu venu lui rapporter son bien. Plus qu'un étranger se baladant avec elle dans les couloirs. Plus que le premier homme, peut être le seul, qui l'a touché. Tu représentes cette fragile lumière qui perce sa coquille d'obscurité. Cette précieuse goutte d'eau qui a redonné la vie au voyageur assoiffé. Tu n'es pas simplement le loup qui s'est lié avec la brebis. Tu es l'espoir.
 



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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptySam 22 Juil - 1:21

Il s'oublie à Eri et devient sensations. C'est bon de pouvoir se donner tout entier à un autre corps, à un autre esprit. S'allier avec lui, à eux, le temps de quelques minutes ou quelques heures qui ressembleront à une éternité dans le cœur. Des minutes échangées sans contrefaçons.
Comme maintenant. Ses reins qui cherchent à aller plus loin, à faire ployer la chair féminine pour l'embraser de toute part. Il entend Eri, Eri qui profite avec lui. Les parois se resserrent, lui donnent l'impression de s'enliser dans une vague de chaleur intense et cruelle de laquelle il ne peut et ne veut plus se défaire. Eri s'appuie à lui, marque sa nuque des griffes de l'ange, monte au ciel sous lui. Les souffles se mêlent et s'épousent comme deux alliances.

C'est drôle, comment un Loup qui ne pense plus, qui ne parle pas, ressemble à un Loup heureux. Il en avait besoin. Besoin de faire se rencontrer les chairs, de s'abandonner sur une route des plaisirs qu'il n'emprunte que pour s'y perdre. Entendre Eri égarée avec lui accentue son désir de faire naître l'éclosion, de la voir les envelopper tous les deux pour imploser en eux. C'est ça Loup, vas-y ! Offre lui tout ce que tu as, libère-toi. Le halètement masculin embrume l'air d'électricité, de cette tension que l'on ne contemple que lorsque deux corps se rencontrent et se mélangent. Une danse sulfureuse dans laquelle le Loup a oublié de dévorer l'enfant, s'est laissé approcher pour le marier. Le poids de Eri lui est si faible, si léger. Alors les mains de Loup s'accrochent dans les cuisses trop fragiles, trop fines, comme pour soutenir l'idée qu'elle ne s'en ira jamais.

"Eri, Eri, Eri"
Il n'y a qu'elle. Ici, maintenant. Elle.

Loup,
à Elle.

(Son bassin continue la cadence, augmente d'un cran) (comme ça, beaucoup plus vite) (On pourrait l'entendre) (Il essaye de noyer les marques de bien-être dans les crins blonds de Eri)
(mais il échoue)

"Eri, Eri, Eri"
Oh oui... il le crierait... mais il se rappelle encore des murs blancs.

Il n'y a qu'eux. Ensemble, tout de suite.
Et ça y est ! bientôt... Loup va complètement s'échouer, là, sur cette route incroyable où il n'y a qu'eux. Qui n'existe que pour eux. Il va complètement s'échouer, là en elle. Apporter Eri sur le dernier ciel, là où peut-être, elle pourra asseoir sa carrure d'ange aux caresses célestes, aux caresses plumes. C'est comme ça que Loup va décider.

Est-ce que tu veux rester avec Eri, Loup ?
"Oui"
Est-ce que tu es sûr de vouloir ?
"Oui, je..."
Tu peux encore reculer.


Mais Loup ne répondit pas.

Il ne se prononça pas sur la question, car à ce moment-là,
Loup venait de pousser sa dernière ode à la joie pour Eri.
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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyDim 23 Juil - 3:12





Tigre de papier

Eri & Loup




Eri avait toujours eut cette tendance au voyeurisme. Déjà enfant, elle épiait les jeunes domestiques qui, entre deux coups de plumeau en profitaient pour échanger deux coups de reins. Elle était si discrète, si silencieuse, si transparante. Avoir ce pouvoir, cette capacité de voir sans être vue, c'était ce que Eri préférait. Plus tard, durant son adolescence, c'est les charmes payés de son frère Oliver que la blonde aimait observer en silence. Elle ne cessait d'imaginer qu'un garçon puisse la toucher avec la même douceur que son frère avait pour ses clientes. Et même s'il y avait quelque chose de dérangeant dans ses regards envieux, Eri ne pouvait s'empêcher de rêver. Une fois mage adulte atteint, c'est les performances de son favoris que la proxénète se mit à observer. Ce petit Ethan à peine plus jeune qu'elle avait une espèce d'insouciance, de candeur dans ses caresses, ses baisers. Et Eri, elle trouvait ça beau à regarder.

Seulement là, elle n'était plus à la place du spectateur. Elle était actrice de son propre plaisir malsain. Et ses yeux se délectaient d'une vue aussi imprenable que celle que lui offrait ce garçon au corps chaud. Quand ses cils dégageaient son regard, Eri pouvait apercevoir l'épaule de Loup. Sa nuque. La naissance de son dos couvert de ses griffures angéliques. Ses morsures affectueuses. Loup était de nouveau couvert de blessures mais peut être pas de la même nature que celles qu'elle lui avait offerte.

Mais Eri, arrêtes de toujours observer. Maintenant, tu es dans l'action. Tu peux jouer toi aussi. Mais attention, ne brises pas trop le silence. Tu risques d'alerter les blouses blanches. Alors tu te mords les lèvres, tu perds ton souffle,tu perds la tête et Loup fait vibrer tes os. Et ça cogne au fond de toi. Et à chaque fois, ça pétille un peu plus au creux de tes reins.

C'est étrange. C'est étrange mais à chaque fois qu'il s'approche, tu sens comme une chose qui monte en toi. Comme si on te remplissait de confettis et que tout était prêt à exploser. C'est ça, que ça fait, d'être envie ? C'est pour ça que les filles chantent à la fin ? Toi aussi tu as envie de chanter, pas vrai ? Mais tu sais bien que tu ne pourras pas, Eri. N'oublies pas où tu te trouves après tout. Mais ce n'est pas grave. Tu chanteras dans ta tête, comme d'habitude. Sauf que cette fois, lui chantera avec toi. (Tu l'espères)

Est ce les loups lisent dans les pensées des brebis ? Alors pourquoi a chaque fois que tu penses à une chose, Loup s'exécute ? Et ses coups s'accélèrent, et ton souffle s'envole un peu plus. Et tes confettis montent, montent. Encore. Et encore. C'est comme si dans chacun de ses souffles tu entendais ton prénom. Et dans chacun des tiens, tu murmurais le sien. Si bien que ta voix n'arrivait plus à quitter ta gorge. Depuis quand les vivants peuvent-ils faire de si bonnes choses que les morts deviennent muets ? Et pourtant, tu n'avais qu'une envie, crier son nom. Et les confettis se sont envolés. Et Loup a tirer son dernier coup.

Durant les feux d'artifices, le temps s'arrête. Seuls les explosifs dansent dans le ciel étoilé, et les gens restent immobiles. Et toi, ton corps refusait de bouger. Comme s'il n'était pas encore prêt à se séparer de sa moitié. Dans le placard, le silence ne tolérait que les soupires essoufflés des deux enfants. Et les lèvres de la brebis viennent rejoindre celles du loup une dernière fois avant que leurs corps ne se séparent. Mais les jambes fragiles de la jeune proie ne suivent plus et Eri glisse le long du mur jusqu'au sol. Même si elle avait prit ses médicaments il y a moins d'une heure, elle avait cette étrange impression d'être  à la fois vidée et en pleine forme. Elle tousse un instant. Et finalement, son rire cristallin rompt ce silence religieux. Un rire d'enfant heureux.



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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyMar 25 Juil - 2:01

Ils ne se connaissent pas.
Ils ne s'étaient jamais parlés auparavant.
Que savent-ils ?

Ils sont.
Et c'est tout ce qui compte.

Loup avait toujours eu cette fâcheuse habitude d'adopter des corps féminins le temps d'une nuit, le temps d'une minute. Peut-être de cette façon hideuse et paresseuse que les purs peuvent imaginer cachés sous leur couette, à s'occuper de ce que les autres n'ont pu faire pour eux. Ils imaginent cette manière animale et sale d'accomplir un geste aussi beau et sincère que l'Amour, celui qui gêne, celui qui met de la poussière d'étoile dans le regard, celui qui apporte rougeur et tendresse partout sur le corps et le cœur.

Eri avait réussi à lui faire oublier ce mauvais Loup qui avait pris le réflexe de ne s'enticher des corps que pendant un court instant, un court témoignage d'affection qui finissait fatalement par s'effacer avec brutalité. Le loup se sentait inerte, vidé de son énergie, mais reprenait couleur et chaleur avec une autre sous lui.
Des sensations bien factices, comparées à celles qu'il vient de retrouver, là, maintenant. Et qu'il n'a peut-être même jamais eues.

Son souffle chute, s'évade avec sa voix rauque de garçon qui vient de se libérer d'un poids immense, qui a tout donné. La peau de Loup reste brûlante, tremblante. Ses doigts relâchent les cuisses fragiles, laissent l'amante se reposer sur son ciel nouvellement acquis. Un ciel de béton.
Le rire de l'ange danse, fait vibrer ses tympans.
Ses muscles se détendent petit à petit, reviennent à des pulsations plus douces, moins denses. Alors que son cœur se relâche comme des fils usés, comme si c'était terminé, Loup reçoit un baiser.

Le sourire tout contre l'ouverture, Loup se surprend à aimer, encore, même après. À respirer le chant du rire, à s'en imprégner. Loup, ça fait longtemps qu'il n'a plus entendu un corps féminin s’esclaffer grâce à lui. Pour lui. Est-ce qu'elle a aimé ? Eri. Est-ce qu'elle est encore en vie ? Eri.

Animal sans fourrure, sans parures. Lorsque les lèvres se séparent, Loup a rejoint le corps fébrile et féminin, s'est blotti tout contre lui. Il a parfois cette habitude mesquine à se loger près des autres qui n'auraient pas conscience de sa présence ; cette fois, il s'accorde à celui éveillé de Eri, alors que le silence retrouve sa place après le passage du rire. (Loup ne dit jamais rien après avoir œuvré, ne laisse que le calme parler, tempête silencieuse qui finit indubitablement par chasser la présence non désirée) Son épaule embrasse celle cadette, retient son poids de grand garçon pour éviter de faire échouer les fondations. Maintenant la contemplation.

Un murmure audacieux vient briser le pacte tacite,
(c'est très léger, seul celui qui écoute pourrait entendre)
on ne le mettra pas en gras cette fois.

"Tu sais... J'espère qu'elle n'était pas trouée.
Ce serait un mauvais porte-bonheur, sinon."
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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyMar 25 Juil - 15:29





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Eri & Loup




Toute sa vie, on lui avait interdit d'accomplir des actions trop intenses. Non, Eri, tu ne peux pas aller au parc d'attractions, tu risquerais de te fatiguer. Non, Eri, il serait plus prudent que tu ne participes pas au marathon du lycée, tu risquerais de mettre ta santé en danger. Prendre l'avion toute seule ? Es-tu inconsciente à ce point ? Et si tu faisais une crise en plein vol ? Pourquoi faire du parachute ? Ça n'a aucun sens et ça serait dangereux pour ta santé. Ta santé. Ta santé de merde. Cette putain de santé qui te pourrit la vie depuis ta naissance. Cette putain de santé qui te force à rester entre quatre murs parce que tu ne fonctionnes pas comme les autres. Cette putain de santé qui te rends fragile au point que même en allant bien, tu réussis à te convaincre du contraire. Pour les hommes comme ton père, tu es une mine de questions. Tu es la recherche d'une vie. Mais pour les hommes ordinaires, tu es trop fragile pour qu'on puisse s'approcher. Peur de te briser. Peur de te froisser. Peur de te déchirer. Peur de te tuer. Mais Loup. Loup, il est pas comme ces hommes ordinaires. Loup, il t'a fait goûté à cette violence délicieuse dont les humains parlent sans cesse. Il a pas eut peur de toi, de ce corps. Il t'as enveloppé dans cette bulle chaude et il a fait vibrer tes os et ton coeur fatigué. Et là. Avec tes cheveux désordonnés. Tes joues enflammées. Tes yeux fatigués. Ton souffle effacé. T'as l'air en vie, Eri. Grâce à lui, t'as l'air en vie.

Et quand vos corps se sont séparés, t'as eut un pincement au coeur. Parce que même si tes premières gouttes rouges ont coulé, tu connais la suite de l'histoire. Tu la connais bien parce que c'est ce que tu répètes sans cesse à Ethan et aux garçons. Le départ. La fille reste allongée et le garçon prends l'argent avant de partir. Et la chaleur disparaît. Fin de l'histoire. Et ton rire meurt en silence.

Mais, Eri. Loup, il est encore là. L'histoire n'est pas censé continuer pourtant. Et tu ne peux cacher ta surprise quand il revient vers toi. Et ses baisers te transpercent le coeur. Il est resté. C'est bizarre. Mais ça te fait plaisir. Pourtant, c'était qu'un étranger. Un Loup perdu dans les couloirs. Et quand il murmure, tu l'entends et ça te fait rire doucement. Après tout, toi, tu sais que le porte bonheur fonctionne. Parce qu'il est resté. Et même si d'ordinaire, t'aurais répondu un truc idiot, cette fois, t'as laissé ton rire répondre à ta place. Puis t'as déposé un nouveau baiser sur sa peau.

Eri. N'oublies pas. Le pansement humide te rappelle à l'ordre. Et tu réfléchis un moment. Pas longtemps finalement parce que tu connais déjà la réponse. Tes mains se posent sur ses épaules pour que la bête se redresse. Tu le regardes. Et tu es sure de ton choix. Et ta voix murmure à son tour.


" Je vais te montrer mon secret, Loup. "


Avoues le Eri. Tu as peur, pas vrai ? Et pourtant tes doigts viennent doucement retirer le pansement. Et la vérité est découverte.

Un tatouage. Un crâne humain. Morbide. Tracé avec détails. Les orbites marquées.  La mâchoire serrée. La boîte crânienne abîmée. L'encre noir indelibile. Les ombres inquiétantes. Tu as la mort tatouée tout prêt de ton coeur. Ta faiblesse. Ta plus grande peur. La mort.

Tu avais dix neuf ans. Tu étais dans un sale état. Les pilules ne suffisaient plus. Tu avais besoin de plus de couleur. De plus de sensations. Tu avais l'impression d'être à la fin de ton histoire. Et dans un élan de provocation, tu t'es gravé cette image. L'image de ton éternelle ennemie. La Faucheuse. Tu étais persuadée d'être maîtresse de ta propre fin en faisant cela. Comme si cette marque indiquait que tu contrôlait la mort et non pas l'inverse. Mais plus tard, et comme à chaque fois, tu as regretté. Tu as voulu fuir. Fuir ce crâne angoissant qui pourrissait ta peau si blanche. Mais c'était trop tard.

En arrivant ici, tu as prit la décision de le dissimuler. Car dans l'endroit où la mort est la plus présente, tu ne peux pas te permettre de laisser la moindre indication. Mais avec Loup, tu as l'impression que tu n'as plus besoin d'avoir peur. Après tout, grâce à lui, t'as l'air en vie.







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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyJeu 27 Juil - 0:45

Un voile de fraicheur se dépose sur eux, mais les cœurs restent chauds. Des astres du corps qui ne s'éteignent que lorsque vient l'heure du sommeil. Loup avait cette impression qu'il pouvait se laisser tomber maintenant, sur-le-champ, et que plus rien au monde n'avait d'importance. Plus rien, à part cette présence près de lui, si petite, si fragile, mais si jolie.
Savoir qu'il n'a jamais ressenti ça pour quelqu'un lui provoque un sentiment paradoxal. Le Bon qui lui propage la dopamine à l'origine du bonheur et du bien-être ; la Brute qui froisse son ventre comme des serpents en colère, lui rappelant toutes ces relations usines qu'il a pu conserver toutes ces années. Toutes ces chairs consommées sans étreintes, sans baisers, sans le cœur allumé pour éclairer le fond de sa pensée, lui dire Oui Loup, tu es bien là, et tu profites de l'instant présent. Loup n'a jamais fait l'amour à une femme comme il l'a fait à Eri. Avec délicatesse, et sans disparaître la minute d'après, ne laissant derrière lui qu'un vague parfum de garçon, étrange et tordu, comme son esprit peut-être. Comme celui de Eri, aussi.

Pourtant le voilà, étendu près de la dulcinée céleste, le regard porté vers le fond devant lui, sans vraiment chercher à savoir quelles formes se découpent de l'environnement, quels objets se détachent de l'obscurité. Il est là, Loup. Il est là, mentalement. Le Loup psychique n'a pas été là depuis longtemps.
Un silence doux-sans-le-amer se perd entre eux, divulgue les poussières de sucre qui les enrobent dans une bulle unique et spéciale, tissée de la toile du Secret, juste pour eux. Personne d'autre que eux. Loup se tait, aiguise son esprit alors que ses mots-couteaux restent mutisme. Eri a l'air d'avoir quelque chose à lui partager, parce qu'elle attire son attention près de sa poitrine. Juste ici.

Juste ici, la Mort.
Elle le regarde avec ses orbites vides et inertes, la mâchoire affreuse, efficace. Et même Loup qui est un chasseur naturel ainsi que son propre adversaire, ressent le malaise quand il voit les yeux terribles de la Faucheuse. Il voit l'illustration macabre (qui pourrait correspondre à Eri, mais) englober la poitrine qui vit encore. Qu'est-ce qu'un cœur innocent ressent, lorsque Celle qui coupe la source de la vie se trouve quelques étages au-dessus ?

Les mots-couteaux font rage, essayent de quitter leur cage...
Mais Loup maintient les barreaux, referme le cadenas avec ses crocs.

Ses lèvres scellées par la promesse du silence, les rasoirs se font sages. Il n'a besoin de rien pour répondre à Eri. Loup regarde la Mort. Loup regarde le Cœur. Ses yeux bleus cherchent les battements, travaillent la chair qu'il a aimé et enlacé le temps de quelques minutes. Le temps de maintenant. Il s'approche du secret révélé ; un cillement avertit Eri qu'il est bien conscient.

Et Loup embrasse la Mort et le Cœur.
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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyVen 28 Juil - 15:20





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Eri & Loup





Dans les contes qu'Oliver te lisait, le héros avait toujours un ami, un confident, une personne qu'il trouvait spéciale. Il lui murmurait ses plus lourds secrets, ses peurs, ses doutes mais aussi ses joies et son bonheur. Toi, tu ne comprenais pas. C'était un concept qui te dépassait. Comment les gens pouvaient ils livrer leurs plus grandes faiblesses à une autre personne que leurs propres consciences ? Pour toi, ce genre de relations ressemblait à ma résignation d'une brebis qui, faible face à la vie, l'offrait au loup affamé. Et Oliver avait beau te répéter le contraire, tu restais coincée sur cette idée. Mais Eri. Maintenant, tu peux le dire pas vrai ? Tu peux le dire, que tu avais tord. Après tout, tu lui as confié ce secret qui te ronge les côtes. La preuve que tu n'es pas aussi détachée que tu le prétends. La preuve que malgré tout ce que tu peux raconter, tu n'es pas encore morte et même pire. Tu as peur. Peur de quitter le monde des vivants. Peur de mourir sans avoir put vivre.

C'est comme si les flammes de l'enfer avaient encerclé ton organe central. Tu ne t'y attendais pas, à ce genre de réactions. Tu avais longtemps imaginer l'expression que ferait la personne choisie pour découvrir ce secret. Tu imaginais le dégoût. La peur. Le malaise. La pitié. Mais Loup n'était vraiment pas comme les autres. Et ça faisait battre ton coeur un peu plus fort contre les parois de cette maigre poitrine. Ses lèvres touchent ta peur et ton coeur. Et c'est comme une pommade sur la brûlure de ta vie. Et tu pourrais presque pleurer de joie en voyant son geste. Mais à la place, tu viens prendre son visage entre tes mains frêles. Elle est séduisante, cette bête étrange qui attire tant ton attention. Avec ses yeux bleus, son regard impénétrable, et ses lèvres fines que tu aimes imaginer décorée de jolies entailles rouges. Ces dernières sont vite complétées par les tiennes dans un contact langoureux et ardent. Tu glisses doucement sur ses genoux, tu te rapproches même si finalement, Loup a déjà envahit cet espace interdit que tu cachais aux yeux des autres. Il est venu dans cet endroit glacé et fragile et à déversé toute cette chaleur, ce flot de sentiments indescriptibles qui t'electrises. Depuis quand es-tu devenue aussi émotive, Eri ?

Pendant tes petites séances de voyeurisme, il y avait toujours quelque chose qui t'avait dérangé. Même durant les ébats les plus attendrissants, les deux amants qui s'étaient mis à nu ensemble reprenaient leurs enveloppes chacun de leur côté. Comme si cette fusion n'avait jamais eut lieux. Et ça, Eri trouvait ça sacrément triste. Pendant longtemps, elle s'était imaginée rhabiller son amant après une longue nuit d'amour passionné. Ou au moins après quelques minutes de baise intense. Mais Eri, Loup rentre-t-il dans les idées que tu t'es faites ? Après réflexion, tu as cette impression que même en te forçant, tu n'arriveras jamais à faire rentrer Loup dans une case, quelle qu'elle soit. Et maintenant que tu es face à la situation que tu as tant projeté, que vas-tu faire ? Que vas-tu avoir le courage de faire ? Tu pensais que ce serait le moment le plus doux mais étrangement, tu n'as pas envie de le rhabiller. Tu n'as pas envie parce que tu as peur que ça se termine. Cette échange, cette fusion. Si tu le rhabilles, est ce qu'il va partir ? Est ce qu'il va reprendre cette chaleur qui s'est installée en toi et disparaître comme il est venu ? Pourquoi cette pensée te dérangeait autant ? Peut être parce que tu n'avais pas envie que le seule homme qui soit aller jusqu'ici reparte aussi vite. Tu n'avais pas envie de redevenir ce cadavre qui ère dans les couloirs en espérant vivre un jour. Tu voulais juste que Loup reste un peu plus.

Alors tu l'embrasse. Encore. Et encore. Et tes bras l'enlacent, capturent sa nuque. Et ta langue ne cesse de tourmenter la sienne. Et tu te fiches de ton souffle si capricieux. Et tu te fiches que tes os se collent à ce corps de garçon. Et tu te fiches qu'il puisse sentir ton coeur cogner contre vos deux poitrines réunis. Lorsque tes poumons suffoquent, tes lèvres reculent mais ta tête vient se réfugier au creux de sa nuque. Et ton murmure caresse le silence avec douceur.


" Merci, Loup. "




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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyDim 30 Juil - 18:03

À l'instant même où Loup revêtira les habits du citoyen, Loup redeviendra Humain. C'est une transformation qu'il déteste.
On parle souvent des hommes qui ont peur de se changer en loups à la pleine lune ; mais pourquoi ne parle-t-on jamais des loups qui craignent d'être hommes une fois la nuit achevée ?

Il aime les lieux clos. Ceux qui résonnent un peu, ou pas du tout. Qui laissent passer un peu de lumière, mais pas trop. Des rais lumineux qui percent les persiennes et réchauffent les parcelles de peaux par rayures. C'est aussi le besoin de se cacher de l'humanité quand on lui interdit la nature.

L'odeur médicamenteuse des blouses blanches n'existe plus.

Au contact chaud qui s'accapare sa nuque, Loup redresse son visage pour rencontrer les lèvres de Eri. Elle a cette poussée d'énergie, d'envie que lui a laissé s'échapper après l'exercice. Il la laisse guider le ballet, le faire défaillir une fois de plus alors que son corps agglutiné, réchauffe les instruments cardiaques qui battent à l'unisson.
Il se meut du mutisme délicat qu'on réserve aux instants précieux comme celui-là. Lové près du souffle chaud féminin, ça ne le dérange pas d'avoir la peau à découverte, encore marquée des échanges de la chair, des salutations du corps. Loup dans son plus simple appareil, avec son Eve.

Elle lui dit Merci, Eri, entre deux souffles coupés. Un Merci qui s'accorde aux battements de l'ouragan silencieux dans son corps, abrite l'orage-poussière et éclairs de soleil. Loup, pendant longtemps, ça a été les jours gris. À demi à cheval sur une terre hostile, décrépie et... à demi sur le toit d'un ciel bleu impeccable et parfait, rebondi par des nuages de coton.
La couche entre les deux, la vitre inséparable, indéniable et pourrie... c'était lui. Dans ses yeux d'animal endeuillé, faux prêcheur qui croise les poings, on voyait le calme avant la tempête.
Et le Merci, c'est un peu la caresse du vent qui est venue chasser le mauvais temps.

Les soupirs l'endorment, poitrines qui se lèvent et s'affaissent avec régularité de nouveau, l'anesthésient, tuent l'animal endolori. Et c'est agréable, il se dit. Est-ce que, s'il s'endort là, maintenant, tout de suite... À son réveil, plus rien ne sera comme avant ? Est-ce qu'on va simplement découvrir la bête cachée derrière les murs et la chasser ?
Les mouvements contre sa peau lui font comprendre que son Eve se déplace, un petit peu. Loup c'est comme les enfants, maintenant. Il se rend compte ; mais ne fait rien, bat à peine des paupières, le bleu des yeux un peu nacré, un peu brouillé. Il partage encore les derniers sentiments qui restent avant l'arrivée de Morphée, plonge dans l'océan-douceur, rempli de promesses et de jolies couleurs.

Il s'endort, le Loup.
Près de l'enfant qu'il a oublié de croquer.
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MessageSujet: Re: Tigre de papier (accord parental souhaitable)   Tigre de papier (accord parental souhaitable) - Page 2 EmptyDim 30 Juil - 18:53





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Eri & Loup





Raphaël a toujours désiré ce qu'il ne pourra jamais avoir. L'argent. L'amour. Le pouvoir. Toutes ces choses qu'il ne peut pas s'offrir et que sa paresse lui empêche d'obtenir. Sa rencontre avec l'antiquaire plonge ses yeux dans un torrent de poudre lumineuse, et son esprit se laisse berner par les offrandes de cette dangereuse peau de chagrin. Mais à chaque fois qu'il obtenait ses désirs futiles, la vie de Raphaël disparaissait à petit feu. Mais ses envies ne semblaient pourtant pas prendre fin. La première fois que tu l'as lu, tu as eut peur, n'est ce pas ? Peur de finir comme ça. Dans cette constante soif de ce que tu n'as pas (ce que tu n'auras jamais). Et alors que la bête s'endort, tu te surprends à penser que peut être, c'est toi, finalement, Raphaël.

Eri, quand tu voies le visage assoupi de Loup, tu te dis que de vous deux, c'est lui le plus innocent. Il a une pureté que tu n'as qu'en apparence. Dans ses gestes, dans ses regards, dans ses (absences de) paroles. Il est plus blanc que tu ne le seras jamais. Il est ta peau de chagrin et toi, tu meurs, tuée par tes envies d'en avoir toujours plus.

Tu caches tes os sous les morceaux de tissu qui meurent sur le sol. Tu replaces ta forteresse de sparadrap sur ton secret, ta muraille de vêtements qui protège ton corps encore chaud. Ce corp qui a encore encré en lui le souvenir des caresses aussi douces que brutales de la bête endormie. Et les vibrations de ses os. Et la sécheresse de sa gorge. Et le contact de ses lèvres. Et cette chaleur humaine. Cette chaleur animale.

Tu récupères ton livre laissé sur une étagère. Les pages sont toutes là. Mais étrangement, ça ne te fait pas plaisir. Tu ramasses le cadavre de ton porte bonheur, l'emballage brillant retrouve sa place au fond de ta poche. Il s'est transformé en magnifique souvenir.

Le mouvement se fait plus intense dans les couloirs de la réalité. Eri, rentre avant minuit sinon ta robe redeviendra haillons. Alors tu t'échappes, en silence, sans réveiller le loup inconscient. Mais toi, tu ne laisses pas une pantoufle de verre.

A côté du corps de la bête, la page de la rencontre de Raphaël et Foedora. Ainsi que la clef du placard.

Certains prendraient ça comme un adieu. Après tout, Foedora est indifférente face à Raphaël. Mais toi, Eri, tu le voies différemment. Après tout, personne n'a dit que Loup était Raphaël et que tu était sa promise. Pour toi, cette page n'est pas un adieu. Ce n'est qu'un au revoir mais surtout, une raison de se dire une nouvelle fois bonjour. Et la clef. La clef du sanctuaire secret qu'elle confit à la bête. Elle sait qu'il en prendra soin.

Cette nuit, Eri a fait un rêve. Elle était seule, perdue dans une immense grotte. Et l'écho de ses cris avait beau cogner les parois, personne ne l'entendait. Mais un immense Loup est arrivé et l'a protégé avec sa douce fourrure. Cette nuit, Eri a fait un rêve. Et elle a sentit cette chaleur rassurante l'envelopper dans cette soirée froide et solitaire.






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